Noureddine Bhiri, le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, serait, de par son poste actuel, habilité à intervenir dans tous les domaines et à s’exprimer sur tout.
C’est un super ministre que cet avocat passé maître dans l’art de se prononcer sans se prononcer et de décider sans paraître être le véritable décideur. A la fois politique, de justice, de l’intérieur, de l’industrie, du commerce, de l’agriculture, des affaires sociales et même de l’environnement. Secteur à travers lequel il peut procéder à nombre d’assainissement… sans oublier celui de l’information duquel il se soucierait «sincèrement» (sic).
Celui qui déclarait en mars 2012 avec beaucoup d’assurance sur la radio nationale: «Entre nous et ces sceptiques, la réalité et le peuple tunisien et ceux qui ont réalisé la Révolution seront témoins de notre réussite à concrétiser un taux de croissance de 5% et à créer 400.000 emplois», se mêle toujours d’économie alors qu’apparemment il n’y comprend pas grand-chose.
Lundi 6 janvier, il présidait lui-même une séance de travail au Premier ministère à propos de nombre de mesures en faveur de la région de Kébili. Ces mesures concernent l’agriculture, le tourisme, l’équipement, l’environnement et le développement régional, soit un projet de développement intégré pour la zone…
Monsieur le Super-ministre aurait donné, lors de cette séance, des instructions pour actualiser les études approfondies touchant à la nappe phréatique ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour doter Kébili de ressources en eaux.
L’actualisation toucherait également l’agrandissement des zones consacrées à la plantation des palmiers. Trois millions de dinars seraient donc consacrés à l’aménagement de pistes agricoles dans les oasis, forage d’un puits profond dans la zone du Mahdeth et deux autres dans les oasis de Souk Al Bayez et Atilet.
Pour ce qui est du tourisme, Noureddine Bhiri aurait discuté de développer le saharien en renforçant la promotion des produits spécifiques aux régions du sud ainsi que les activités para-touristiques comme les festivals et les manifestations culturelles. Il a décrété l’extension de la zone touristique de Douz sur 50 km et appelé à ce que le ministère du Tourisme participe aux projets de propreté des oasis et la restauration de la ville ancienne de Douz ainsi que la redynamisation du marché des produits artisanaux.
Au niveau du secteur industriel, M. Bhiri a pris connaissance des études spécifiques pour l’aménagement de la zone industrielle de la région Istiftimi dans la délégation du nord de Kébili ainsi que la réalisation d’un pôle industriel et technologique.
Le ministre conseiller aurait également débattu de l’aménagement d’une route reliant Douz et Matmata, l’implantation d’un réseau d’assainissement dans nombre de zones rurales et dont le coût s’élèverait à 22 MDT; 4 cités populaires bénéficieraient de cette mesure pour un coût équivalent à 1,7 MDT.
Pour terminer, le super-ministre Bhiri s’occuperait des collectivités locales par la création d’une municipalité dans la région d’Al Faouar et 5 conseils ruraux.
Bref, monsieur «je sais tout, je veux tout gérer et tout diriger» a, lors de cette séance de travail, fait de Kébili un gouvernorat heureux. Ceci se traduira-t-il dans la réalité? Attendons voir.
Par contre, les médias sont, eux, contents de voir que le seul ministre conseiller qui assure le rôle de chef de gouvernement apprécierait leurs postures indépendantistes et neutres. Même si… certains parmi eux tendraient à devenir partisans… «ce qui sèmerait de la confusion dans le paysage médiatique»…
En fait, si on peut le dire: la confusion, c’est vous Monsieur le ministre. Car nous n’arrivons pas à ce jour à cerner votre véritable mission auprès du chef du gouvernement. Seriez-vous le vice-chef du gouvernement officieux et le super-ministre conseiller officiel?
Plus de précisions sur le rôle que vous jouez au Premier ministère nous aurait permis à nous, médias, de voir plus clair dans ce qui se passe dans notre pays. Mais la clarté n’a jamais été votre fort, n’est-ce pas?