La Bourse de Paris plutôt optimiste avant une semaine sous le signe de l’inflation

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[11/01/2014 10:49:35] Paris (AFP) La Bourse de Paris devrait se montrer un peu plus entreprenante et optimiste pour aborder une semaine prochaine placée sous le signe de l’inflation, avec également la publication d’une première série de résultats d’entreprises.

Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 a pris 0,07% et terminé vendredi à 4.250,60 points. Depuis le 1er janvier, il perd 1,06%.

Avec un agenda très riche en macroéconomie, la Bourse de Paris a connu des séances très poussives, retrouvant son enthousiasme in extremis vendredi.

“Les actions sont presque les plus timides dans leur démarrage”, par rapport notament au dynamisme du marché de la dette, mais la Bourse “avait pris un peu d’avance, avec une très belle fin d’année”, souligne Romain Boscher, directeur mondial des gestions actions d’Amundi.

“La Bourse de Paris pourrait toutefois profiter la semaine prochaine de l’embellie sur le marché obligataire. Elle pourrait tout à fait, avec des investisseurs en quête d’investissements, très bien se tenir”, complète-t-il.

Côté indicateurs, l’inflation de la zone euro dans son ensemble, mais aussi celle de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Royaume-Uni ou encore des Etats-Unis sont au programme.

Cette série “va être importante et de nature à confirmer les pressions désinflationnistes” qui menacent l’Europe, ajoute M. Boscher.

“Paradoxalement”, la “bonne nouvelle, c’est que cela peut désinhiber la Banque centrale européenne” et la pousser vers de nouvelles mesures de soutien “et donc soutenir le marché”, selon lui.

Le président de la BCE, “Mario Draghi va devoir faire quelque chose sur la problématique de l’inflation alors que des pays comme l’Espagne et l’Irlande sont proches de la déflation”, note également Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM.

Hausse moins forte que prévue des créations d’emploi aux Etats-Unis

Pour sa réunion de rentrée jeudi, l’institution monétaire européenne n’a pourtant pas annoncé de mesures concrètes.

“La BCE n’a pas modifié son réglage monétaire et n’a apporté aucun changement important à son évaluation de la situation macroéconomique, mais de subtiles évolutions dans sa communication renforcent la probabilité d’un nouvel assouplissement monétaire en 2014”, jugent les économistes du Crédit Agricole.

M. Draghi “a entrouvert implicitement la porte”, même si “pour l’instant il reste dans les mots”, estime également M. Boscher.

“Le côté pervers est que cela nous enferme toujours dans le modèle où les mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles, car elles permettent d’avoir l’aide des banquiers centraux”, poursuit-il.

Les Etats-Unis devraient également “donner le ton de la semaine avec l’emploi hebdomadaire, les ventes de détails, la production industrielle” en plus de l’inflation, affirme pour sa part le bancassureur ING en faisant aussi état d’un “optimisme croissant”.

Les interventions de plusieurs responsables de la Fed rythmeront aussi la semaine, alors que les investisseurs pensent déjà à la prochaine réduction des achats d’actifs.

De ce point de vue, la publication cette semaine des minutes de réunion de décembre qui avait débouché sur l’annonce d’une première économie de 10 milliards de dollars, n’a pas fait trembler les marchés.

“Lors de sa dernière conférence de presse, le patron de la Fed, Ben Bernanke, avait déjà dit beaucoup de choses donc l’histoire était déjà connue”, résume M. Waechter.

La hausse moins forte que prévue des créations d’emploi aux Etats-Unis a par contre pris de court les marchés, sans pour autant casser la tendance positive. Ces chiffres éloignent du même coup la perspective d’une nouvelle baisse de ses achats par la Fed à trop brève échéance.

Du côté des entreprises françaises, la semaine démarrera avec la publication lundi des résultats annuels d’Airbus, puis dans les jours suivants celle d’une série de chiffres d’affaires avec notamment Casino ou Carrefour.

Outre-Atlantique, les mastodontes bancaires se succéderont pour leurs résultats annuels avec entre autres Wells Fargo ou Goldman Sachs.

Et selon M. Waechter, alors que beaucoup d’investisseurs attendent désormais une traduction de la reprise dans les résultats d’entreprises, ces publications américaines pourraient apporter “les premiers signaux” en ce sens.

Car comme le souligne M. Boscher: “La clé est de faire de 2014 une année où les profits” des entreprises “prennent le relais sur les liquidités” injectées par les banquiers centraux.

Euronext (CAC 40)