France : le marché des centres commerciaux reste dynamique

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à Lyon (Photo : Jeff Pachoud)

[14/01/2014 14:25:27] Paris (AFP) Les performances des centres commerciaux en France restent en recul en 2013, du fait de la crise, mais le marché hexagonal reste malgré tout “résistant”, dynamique et attractif pour les investisseurs, avec plusieurs gros projets en préparation pour 2014.

Selon le premier bilan — les chiffres de décembre ne sont pas encore totalement arrêtés — établi par le Conseil national des centres commerciaux, la fréquentation s’est inscrit en repli de 1,7% sur 2013. Les chiffres d’affaires baissent quant à eux de 1,6%.

“Ce recul de l’activité est constant depuis 2011”, a indiqué le délégué général du CNCC, Jean-Michel Silberstein.

En 2012, la fréquentation avait déjà chuté de 1,1%, et les ventes de 0,2%.

Sur 2013, ce sont les grandes surfaces spécialisées, notamment en culture/loisirs, et les c?urs de ville qui ont le plus souffert, avec des baisses d?activité de respectivement -3% (dont -8,9% pour le seul secteur de la culture) et -4,3%.

Les boutiques de moins de 750 mètres carrés (-1,2%) et les secteurs de la beauté/santé (+1,1%) et de l’équipement de la personne (+5,2%) ont en revanche mieux résisté.

“La crise, ainsi que la concurrence du e-commerce ont une nouvelle fois pesé” sur les centres commerciaux “ce n’est pas une surprise”, a indiqué M. Silberstein.

Malgré tout, “l’érosion reste pourtant modérée au vu du contexte économique. Le commerce et la consommation en France sont tout de même descendus beaucoup moins bas que certains de nos voisins européens, et nos modèles demeurent solides et résistants”, a-t-il estimé.

Par ailleurs, 2013 aura marqué un “tournant important avec l’émergence de nouveaux centres commerciaux innovants”, au concept renouvelé, avec notamment une meilleure intégration des nouvelles technologies et une tendance à combiner davantage shopping et loisirs (“retailtainment”) qui marquent “les prémices d’une nouvelle ère” susceptible de raviver l’intérêt des consommateurs, a ajouté Michel Dessolain, le nouveau président du CNCC.

Une année riche en ouvertures

Dans ce contexte, M. Silberstein se déclare donc “relativement optimiste” pour 2014. “On a atteint un plancher, on ne va pas descendre plus bas. Et je pense qu’on aura probablement une amélioration lente qui va s’amorcer au cours du second semestre”, déclare-t-il.

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à Paris (Photo : Eric Feferberg)

Après une année 2013 riche en ouvertures de nouveaux centres commerciaux (+37% de mètres carrés inaugurés), notamment à l’automne avec Aéroville et Beaugrenelle en région parisienne, 2014 devrait à nouveau être féconde en projets commerciaux, a indiqué le cabinet Cushman & Wakefied mardi.

Dans les années à venir “il y aura certes moins de nouveaux mètres carrés ouverts ex nihilo, mais davantage de rénovation/extension”, a indiqué le directeur général du cabinet, Christian Dubois, soulignant la “montée en gamme” des centres commerciaux “aussi bien au niveau de l’architecture, plus espacée et plus qualitative, que des enseignes, avec notamment l’arrivée de Guerlain à Beaugrenelle”.

Pour 2014, les centres commerciaux de La Bongarde à Villeneuve-la-Garenne, des Terrasses du Port à Marseille et Vill’Up à Paris devraient notamment ouvrir leurs portes.

Après une année 2013 en croissance – bien que moindre à celle de 2010 – avec 1,3 milliard de volumes investis, les transactions (achats/ventes) devraient également rester dynamiques l’an prochain, avec la finalisation de plusieurs gros projets, comme la cession de Beaugrenelle pour près de 700 millions d’euros ou le rachat des galeries marchandes de Klepierre par Carrefour pour plus d’1 milliard d’euros.

Sur 2014, la barre des 5 milliards d’investissements devrait ainsi être franchie, ont estimé mardi les analystes du Retail Consulting Group.

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à Paris (Photo : Eric Feferberg)

“Le marché français reste encore très attractif pour les investisseurs” du fait d’une “rémunération qui reste très attractive”, de la rareté de certains emplacements recherchés qui se négocient au prix fort, et de taux de vacances qui restent encore faibles (aux alentours de 6%) au regard d’autres marchés, souligne le cabinet.

“L’immobilier commercial fait toujours figure de valeur-refuge, même si la demande des investisseurs est de plus en plus ciblée, notamment au niveau des emplacements, et que les durées de négociations s’allongent”, note le Retail Consulting Group.