éroport de Tokyo-Narita, le 15 janvier 2014 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[15/01/2014 05:28:24] Tokyo (AFP) Un Boeing 787 de la compagnie Japan Airlines (JAL) était cloué au sol mercredi à Tokyo après une surchauffe de batterie et un dégagement de fumée, un an après une série de problèmes voisins qui avait immobilisé la flotte de son dernier-né pendant trois mois.
L’incident a eu lieu mardi à l’aéroport de Tokyo-Narita où cet avion de la série des “Dreamliner” était stationné avant son envol prévu pour Bangkok. Selon JAL, ce 787 a été victime d’une surchauffe et fuite d’électrolyte d’une des huit cellules qui composent une des batteries lithium-ion embarquées.
Le fabricant des batteries lithium-ion en question, le japonais GS Yuasa, a assuré que “le groupe allait pleinement collaborer avec JAL et Boeing pour élucider les raisons de cet incident”.
En novembre dernier, JAL avait déjà signalé une anomalie de batterie, mais sans fumée ni trace de surchauffe.
C’est surtout elle déjà qui, il y a un an quasiment jour pour jour, avait vu des pompiers s’affairer à Boston sur l’un de ses sept 787 flambant neufs.
“De la fumée a surgi dans la partie arrière de l’appareil après que tous les passagers (172) aient quitté l’avion”, avait alors expliqué JAL.
éroport de Tokyo-Narita, le 15 janvier 2014 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
Une semaine plus tard, un incident voisin se produisait au Japon sur un exemplaire de l’autre compagnie nippone, ANA, souci qui allait conduire les autorités internationales à suspendre durant trois mois les vols des 50 Boeing 787 alors en service dans le monde.
Après des examens très poussés, Boeing a envisagé des dizaines d’hypothèses de dysfonctionnements et pris des dispositions qui, de l’aveu même de l’avionneur, n’empêchent certes pas à 100% les surchauffes mais en diminuent les risques et évitent surtout “tout départ de feu” ainsi que toute propagation d’un éventuel problème au-delà du caisson de batterie.
Boeing a souligné que le liquide de la batterie incriminée n’était pas sorti de l’enceinte en question, sans toutefois parler alors du dégagement de fumée.
“Les améliorations faites sur le système de batterie du 787 l’an dernier semblent avoir fonctionné comme prévu” , s’est félicité le porte-parole Marc Birtel.
Ce sont ces modifications de conception qui avaient convaincu les autorités de permettre de nouveau les vols du “Dreamliner” à partir d’avril 2013, mais le 787 reste pour autant régulièrement victime de petites avaries qui occasionnent annulations et retards de liaisons.
En dépit de ces aléas et de manques à gagner lors de l’interdiction d’exploitation, JAL s’est dite déterminée mercredi à “poursuivre les vols réguliers” avec des 787. “Nous nous assurons que chaque avion est sûr avant son départ”, a précisé un porte-parole de la compagnie.
Des compagnies confiantes, des passagers méfiants
A l’instar de Japan Airlines et ANA qui ont commandé à elles deux 111 “Deamliners”, la plupart des compagnies qui ont acheté ce modèle continuent de lui faire confiance.
JAL et ANA arguent notamment qu’il leur permet de réaliser des économies de carburant et est adapté à une exploitation très flexible, sur des vols intérieurs et internationaux.
Reste que, même si JAL se garde d’établir un lien de cause à effet, la compagnie a pour la première fois de son histoire l’an passé décidé de commander des avions du concurrent européen Airbus, en l’occurrence 31 exemplaires de l’A350.
De plus, même si Boeing affirme que le nombre d’incidents rencontré est normal pour un nouvel appareil dans ses premiers mois, leur multiplication très médiatisée rend méfiants des passagers qui s’en font volontiers l’écho sur internet.
“Je pense que l’appareil est sûr pour le moment”, a réagi mercredi Hideo Inagaki, un expert du secteur qui dit toutefois comprendre les interrogations du public.
L’essentiel est selon lui que soient traités de façon adéquate les éventuels soucis inédits liés au fait que cet appareil emploie des technologies auparavant inusitées, dont les batteries lithium-ion.