Alcatel-Lucent : le plan social passe de 900 postes à “moins de 700”

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équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent, Michel Combes, le 19 juin 2013 à Paris (Photo : Miguel Medina)

[15/01/2014 13:53:50] Paris (AFP) L’équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent revoit à la baisse son plan social: alors que 900 postes devaient disparaître en France, le directeur général Michel Combes, a annoncé mercredi que “moins de 700 postes” seraient finalement concernés.

“Nous n’envisageons plus de supprimer 900 postes comme prévu au départ, mais moins de 700”, a déclaré M. Combes au journal Le Monde, alors qu’un Comité central d’entreprise (CCE) était en cours pour évoquer le volet social du plan de restructuration annoncé en octobre.

“Cette évolution tient compte des meilleures perspectives du groupe en France. Notamment grâce aux accords conclus récemment avec les opérateurs français. Mais c’est aussi un pari sur le regain d’activité en Europe”, a ajouté le directeur général.

L’équipementier avait initialement annoncé la suppression de 10.000 postes dans le monde, dont 900 en France, un projet jugé “excessif” par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Celui-ci avait réaffirmé vendredi, lors d’une rencontre avec M. Combes, “l’exigence” du gouvernement “du maintien en France d’un maximum d’emploi”.

“Une avancée, mais ce n’est pas suffisant”

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équipementier en télécommunications revoit à la baisse son plan social (Photo : Eric Cabanis)

Pour Thierry Delouvée (CFTC), la réduction du nombre de postes voués à disparaître “est une avancée, mais ce n’est pas suffisant”.

“Le gouvernement et les actions syndicales ne doivent pas être étrangers à cette annonce”, a déclaré le syndicaliste à l’AFP.

M. Montebourg avait demandé à de nombreuses reprises aux quatre opérateurs télécoms français (Orange, SFR, Bouygues et Iliad-Free) de faire preuve de “patriotisme économique” vis-à-vis d’Alcatel.

Interrogé pour savoir si les interventions du gouvernement avaient porté leur fruits, M. Combes a estimé que cela avait “donné des résultats concrets”.

Il a souligné avoir signé avec Orange un partenariat sur des équipements miniatures pour le très haut débit mobile et noté que “SFR nous a récemment fait confiance pour la construction de son réseau fixe de fibre optique”, une alliance annoncée lundi.

“Les discussions ne sont d’ailleurs pas finies, nous pourrions annoncer de nouveaux contrats bientôt avec SFR. Nous sommes aussi en pourparlers avec Bouygues Telecom, Numericable et Outremer Telecom pour la signature de contrats dans le mobile et le fixe. Nous n’avons pas encore trouvé de partenariat avec Iliad (Free, ndlr) mais je n’exclus pas qu’on y arrive”, a ajouté M. Combes.

Selon le directeur général, le CCE de mercredi “donne le coup d’envoi de l’information-consultation avec les syndicats” sur les mesures qui “vont être prises dans le cadre du plan +Shift+”, le plan stratégique du groupe.

D’après les syndicats, plusieurs sites de l’équipementier étaient dans le même temps touchés par des débrayages contre ce plan, dont celui d’Orvault (Loire-Atlantique), des actions étant aussi prévues à Lannion (Côtes-d’Armor), Rennes (Ille-et-Vilaine), Toulouse (Haute-Garonne) ou Vélizy (Yvelines).

“Reformer des gens”

Dans le cadre de son plan stratégique, Alcatel veut fermer les sites de Rennes et Toulouse et céder d’ici à fin 2015 ceux d’Orvault, Eu (Seine-Maritime) et Ormes (Loiret).

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à Paris (Photo : Joel Saget)

L’entreprise sera ainsi recentrée sur ses sites de Villarceaux (Essonne) et Lannion.

Un peu plus tôt mercredi, le groupe de conseil en technologies Altran avait indiqué qu’il allait intégrer dans ses équipes environ 170 ingénieurs spécialisés du site historique d’Orvault, qui emploie 483 personnes.

“Cela ne nous rassure pas du tout”, a réagi auprès de l’AFP Catherine Oger-Louet, déléguée CFDT sur le site et secrétaire du comité d’entreprise (CE), évoquant une perte de compétences.

“Cela veut dire qu’ailleurs dans le groupe, Alcatel va devoir (…) reformer des gens qui n’avaient pas la compétence, alors qu’on l’avait ici”, a-t-elle ajouté.

M. Combes a confirmé au Monde la reprise par Altran de 170 collaborateurs et indiqué qu’Alcatel avait “également des discussions avec d’autres entreprises de la région, dans le secteur des télécoms, mais aussi dans des industries connexes”.

Alcatel-Lucent emploie 72.000 salariés dans le monde, dont plus de 8.000 en France.