Au cours d’un débat organisé par WMC en 2013 sur le «Fonds Ajyal ou comment financer le développement autrement», Fadhel Abdelkefi (président du conseil de la Bourse de Tunis) a soulevé la question du nombre de ministres dans les gouvernements actuels et de la nécessité de s’orienter vers un gouvernement «ramassé» d’une quinzaine de ministres, afin d’éviter, notamment, l’éparpillement et optimiser les efforts. Et de citer l’aberration de la configuration actuelle du ministère des Finances (avis partagé par Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances du gouvernement Essebsi).
«La raison recommande, pour aller vite et faire bien, d’avoir un gouvernement restreint. J’ai fait l’exercice avec d’autres personnes et il était clair qu’on peut compacter certains ministères pour aboutir à un cabinet gouvernemental formé de quinze départements, tout au plus. A titre d’exemple, Je vois bien un ministère de l’Economie qui regroupe l’Industrie et le Commerce».
Et d’ajouter, «les missions étrangères ont beaucoup de peine à formaliser un plan de coopération avec les pouvoirs publics du fait précisément de la trop grande dispersion de nos départements ministériels. Cet éparpillement n’aide pas au ciblage et surtout au packaging des offres de coopération. Un cabinet gouvernemental restreint c’est la garantie d’une meilleure coordination et un gage d’une solidarité gouvernementale agissante et effective».
Pour Abdelkefi, on devrait aboutir à un gouvernement avec au plus trois ministères techniques, un ministère des Finances -intégrant le Plan, la Coopération internationale et le Développement régional-, un ministère de l’Economie -qui pourrait intégrer le Commerce, l’Industrie et le Tourisme, par exemple.
Cyril GRISLAIN (consultant) partage l’avis de Fadhel Abdelkefi et plaide pour un cabinet réduit. «Il convient d’activer le Reingineering de l’appareil d’Etat, si l’on veut plus de performance. Dites-vous bien que pour un cabinet qui compte 50 ministres avec une population de 10 millions d’habitants, cela représente un peu plus de 200.000 personnes par ministre. C’est ce que gère un maire d’une ville moyenne dans un pays développé».
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