Etats-Unis : Bernanke juge la Fed armée pour l’après “stimulus”

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ésident de la Banque centrale américaine (Fed) sur le départ, à Washington le 16 janvier 2014 (Photo : Alex Wong)

[16/01/2014 19:40:51] Washington (AFP) Ben Bernanke, le président de la Banque centrale américaine (Fed) sur le départ, a déclaré jeudi que son institution était armée pour faire face aux risques financiers posés par plusieurs années d’une politique monétaire ultra-expansionniste.

“Je pense que nous avons beaucoup d’outils désormais pour agir sur les taux d’intérêt et resserrer la politique monétaire, même si nos actifs au bilan restent à ce niveau ou augmentent”, a estimé M. Bernanke lors d’une conférence à Washington, qui pourrait être sa dernière apparition publique avant de passer la main à Janet Yellen à la fin du mois.

Il a rejeté les arguments de ceux qui craignent que les injections massives de liquidités dans le système financier relancent la hausse des prix. “J’invite ceux qui affirment depuis cinq ans qu’on est au bord de l’hyperinflation à regarder le chiffre de l’inflation de ce matin (1,5% sur un an, ndlr) qui suggère que l’inflation n’est tout simplement pas un risque significatif lié à cette politique”, a souligné M. Bernanke lors de cette conférence organisée par la Brookings Institution.

Evoquant des risques posés pour la stabilité financière, il a reconnu qu’il y avait toujours un potentiel pour “une course au rendement et une évaluation erronée des actifs”. Mais il ne croit pas que les marchés financiers soient surévalués à ce stade.

“Les mesures d’évaluation des marchés semblent être dans la moyenne historique”, a-t-il indiqué, ajoutant que le système financier était “solide”.

“Nous suivons cela de très près”, a encore assuré M. Bernanke. “Notre approche est de nous appuyer sur la surveillance, la régulation, les outils de politique micro-économique que nous avons développés pour éviter des problèmes potentiels”.

Revisitant l’action de la Fed pendant et après la crise financière de 2008, M. Bernanke a réaffirmé que les injections de liquidités dans le système financier comme les aides aux banques en difficulté (programmes TARP) avaient été “utiles”.

Il a rappelé combien ces mesures — particulièrement les TARP– avaient été impopulaires. Il s’est remémoré avec décontraction ce que lui disait un sénateur appelé à voter sur cette aide exceptionnelle de l’Etat américain aux banques: “je dois vous dire que les appels que je reçois de mes électeurs sont divisés à 50/50: 50% de non et 50% de surtout pas !”

Quant à l’assouplissement monétaire, “le problème c’est que ça marche en pratique, mais pas en théorie”, a encore plaisanté le président de la banque centrale.

M. Bernanke a enfin reconnu qu’il avait passé de nombreuses nuits sans sommeil pendant cette période.

Il a admis avoir plus récemment “connu une certaine frustration” lors des bras de fer entre le Congrès et la Maison Blanche sur le relèvement du plafond de la dette, qui a “affecté la confiance”.