Mauvais cru 2013 pour Intel, qui cherche de nouveaux débouchés

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à Santa Clara (Californie), le 16 janvier 2014 (Photo : Justin Sullivan)

[17/01/2014 08:21:19] New York (AFP) Malgré “des signes de stabilisation” en fin d’année, la crise du PC a encore fait reculer de 13% le bénéfice net du géant américain des puces informatiques Intel en 2013, accentuant l’urgence de sa recherche de nouveaux débouchés.

Le bénéfice a atteint 9,6 milliards de dollars sur l’année, tandis que le chiffre d’affaires baissait de 1% à 52,7 milliards, essentiellement à cause du “déclin des ventes de PC”, a souligné le directeur général, Brian Krzanich, en présentant jeudi ces résultats aux analystes.

2013 a été la pire année jamais enregistrée pour les ventes de PC, qui ont chuté de 10% selon des estimations la semaine dernière des cabinets de recherche IDC et Gartner.

Les consommateurs leur préfèrent désormais les tablettes et les smartphones, mais Intel ne s’est intéressé que tardivement à ce nouveau marché mobile, où ses puces sont distancées par celles du concurrent Qualcomm.

M. Krzanich a toutefois évoqué “un quatrième trimestre solide avec des signes de stabilisation dans le segment PC”. Ce dernier a vu ses revenus baisser de 4% sur l’ensemble de l’année, mais ils sont stables sur un an au quatrième trimestre.

Intel, dont les produits sont aussi très utilisés pour des serveurs, a vu au final son chiffre d’affaires total rebondir de 3% au dernier trimestre, à 13,8 milliards de dollars.

Son bénéfice net trimestriel est également en hausse, de 6% à 2,6 milliards de dollars. Mais le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street et ressort à 52 cents, reste inférieur de 1 cent à la prévision moyenne des analystes.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle à la Bourse de New York, l’action Intel perdait 5,05% à 25,20 dollars vers 23H25 GMT.

Prévisions “pas encourageantes”

Les analystes de la banque RBC jugeaient jeudi les performances d’Intel “inquiétantes sur de multiples fronts”.

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à Las Vegas (Photo : Robyn Beck)

Ils estimaient notamment “peu encourageantes” les prévisions pour 2014, où Intel a confirmé tabler sur une stagnation de son chiffre d’affaires. Pour le premier trimestre, il attend un chiffre d’affaires situé entre 12,3 et 13,3 milliards de dollars, conforme aux attentes du marché, mais les autres indications qu’il fournit, sur les dépenses et l’imposition notamment, laissent anticiper un bénéfice par action à nouveau décevant, a calculé RBC.

La banque souligne que les dépenses du groupe ont déjà été plus importantes que prévu au quatrième trimestre, y voyant l’explication de la déception sur le bénéfice mais aussi “l’impact de la nouvelle stratégie d’Intel et de ses efforts de redressement”.

“Nous allons faire d’importants nouveaux investissements dans des choses comme les centres de données, les tablettes, les systèmes intégrés”, avec des dépenses particulièrement élevées au premier trimestre, a confirmé le directeur financier, Stacy Smith.

M. Krzanich a souligné pour sa part que 2013 avait été “une année de transition”, passée “à construire les assises d’importants segments en croissance du marché informatique”.

Depuis son arrivée aux commandes mi-mai, il s’efforce de relancer le groupe dans les puces et plateformes pour appareils mobiles.

Intel espère voir quadrupler cette année les ventes de tablettes utilisant ses produits, à 40 millions d’unités, ce qui représente un peu moins de 20% des ventes enregistrées cette année. M. Krzanich s’est dit “absolument” convaincu de la capacité d’Intel à fournir des plateformes pour les tablettes à bas prix qui tirent de plus en plus la croissance du marché, en train de se recentrer vers les pays émergents.

Le directeur général espère aussi profiter de l’essor des objets connectés à internet: il a annoncé la semaine dernière au salon high-tech CES de Las Vegas qu’Intel en mettrait plusieurs sur le marché cette année, seul ou avec des partenaires.

Il a notamment évoqué un système intégré à des vêtements pour bébé permettant de surveiller la respiration, la température et la position de l’enfant, ou encore un moniteur cardiaque intégré dans des écouteurs à destination des sportifs.