D’après la vingt-quatrième vague du baromètre politique mensuel de 3C Etudes, le parti islamiste -membre de la Troïka au pouvoir depuis fin décembre 2011- et le chef du Front populaire sont les acteurs politiques suscitant le plus de réaction de rejet.
La vingt-quatrième –et dernière- vague du baromètre politique mensuel de 3C Etudes, le cabinet de sondages et d’études marketing dirigé par Hichem Guerfali, a été placée sous le signe du renouveau et de l’innovation. Dans le corpus des questions posées aux sondés, ont été insérées deux questions que l’équipe de Hichem Guerfali posait pour la première fois: “quels sont les partis politiques pour lesquels il est impossible que vous votiez?“ et “quelles sont les personnalités (politiques ou non-politiques) pour lesquelles il est impossible que vous votiez?“. Ces questions sont adressées aux Tunisiens indécis ayant déclaré ne pas savoir pour qui ils vont voter et qui, selon 3C Etudes représentent, en décembre 2013, 45,9% des électeurs.
De la réponse à ces deux questions, résulte le taux de personnes rejetant absolument des formations politiques et des personnalités. Parmi les plus hais, c’est Ennahdha qui arrive largement en tête (45,3%), suivie du Front populaire (15,1%), de Nidaa Tounes (12,8%), du Front démocratique pour les Libertés et le Travail (FDLT ou Ettakatol, avec 11,6%), du Congrès Pour la République (CPR, 11,6% également), et de Hezb Ettahrir (3,5%).
Toutefois, 39,5% parmi les 45,9% indécis ne savent pas désigner les partis auxquels ils sont sûrs de ne jamais donner leurs suffrages.
Au classement des personnalités les plus détestées, c’est Hamma Hammami qui décroche le gros lot (23,5%), devant respectivement Moncef Marzouki (20%), Béji Caïd Essebsi (17,6%), Rached Ghannouchi (16,5%), Ali Laarayedh (11,8%) et Hamadi Jebali (8,2%).
La vingt-quatrième vague du baromètre politique mensuel de 3C Etudes apporte également un éclairage très intéressant sur le degré d’implication des Tunisiens dans la vie politique depuis le 14 janvier 2011. Ainsi, il en ressort, d’abord, que seulement 5,3% des Tunisiens –soit un total de 380.000 personnes détentrices d’une carte d’adhérent- ont adhéré à un parti politique après la chute du régime Ben Ali, contre 94,1% qui s’en sont abstenus et 0,7% qui ont refusé de répondre.
A ce sujet, le patron de 3C Etudes affirme être parvenu, en croisant différentes données, à estimer le nombre d’adhérents de Nidaa Tounes -86.500 d’après lui, un chiffre légèrement supérieur à celui récemment révélé par Béji Caïd Essebsi, président de ce parti. Et en rapprochant ce chiffre du pourcentage de Tunisiens déclarant vouloir voter pour Nidaa Tounes, Hichem Guerfali déduit que ce parti est «l’un des rares à avoir des votants en dehors de ses adhérents».
Ensuite, un peu moins de 12% (11,9%) –soit 800.000 personnes- déclarent avoir assisté à des réunions politiques et 18,6% -c’est-à-dire près de 1,3 million- ont pris part à des manifestations de rue.