En
marge du quatrième Sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies pour
l’atteinte des Objectifs du millénaire (OMD), dont les travaux se poursuivent
jusqu’au 17 courant dans la capitale sénégalaise Dakar, il a été annoncé que la
Maroc dispose du taux de chômage des jeunes le plus faible comparativement à
d’autres pays de la région du Grand Maghreb, en l’occurrence l’Algérie, où ce
taux dépasse largement les 50% chez les jeunes diplômés, a rapporté le magazine
«Libération».
Le professeur Driss Guerraoui, membre du comité international d’organisation du
Sommet mondial des jeunes leaders, a ainsi indiqué que quatre défis majeurs
caractérisent la situation de l’emploi des jeunes au Maroc, en Afrique et dans
le monde.
Le premier défi est de nature démographique et réside dans la pression
croissante de la population active en âge de travailler, à la recherche d’un
premier emploi sans commune mesure avec les possibilités de création d’emploi
par les différents secteurs d‘activité de nos économies nationales, a expliqué
M. Guerraoui.
Cette réalité démographique, a-t-il estimé, sera aggravée par le rythme soutenu
et accéléré de l’exode rural dans des villes qui n’offrent pas les structures
d’accueil appropriées en termes d’emploi, d’éducation, de santé, de logement,
d’actions culturelles et de loisirs et d’environnement, faisant observer que ce
défi démographique conduit à l’impossibilité objective pour les pays d’Afrique,
de réaliser conjointement la croissance et le plein emploi, et ce malgré les
marges de croissance dont dispose le continent comparativement aux autres
régions du monde.
Le deuxième défi, aux yeux de l’analyste, est celui de la crise de l’école et
son impact sur la production des compétences et des élites, d’un niveau
d’excellence à la mesure des ambitions du continent en termes de modernisation
de son économie et de sa compétitivité et son corollaire l’inadéquation entre la
formation et l’emploi, le tout aggravé par des structures d’intermédiation en
décalage par rapport aux réalités changeantes des marchés nationaux du travail
et par une gestion non maîtrisée de l’ouverture et de la libéralisation.
S’y ajoute un autre défi qui a trait à la nature culturelle liée au rapport de
la société au travail, dont le trait majeur est celui qui consiste à tout
attendre de l’Etat, de la famille et de la société en matière d’emploi, a relevé
M. Guerraoui.