Une voiture volante déploie ses ailes en Slovaquie

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énieur Slovaque Stefan pose devant des maquettes de ses voitures, le 17 décembre 2013 à Bratislava (Photo : Samuel Kubani)

[19/01/2014 07:01:42] Bratislava (AFP) S’envoler, le vieux rêve de l’humanité a trouvé une nouvelle expression dans le concept d’un ingénieur slovaque, inspiré par Jules Verne et Antoine de Saint-Exupéry: sa “voiture volante” est prête à décoller.

“L’idée d’Aeromobil, un véhicule de l’avenir, m’est venue à l’esprit à l’université au début des années 90. Honnêtement parlant, qui ne rêverait pas de s’envoler alors qu’il est coincé dans un embouteillage?”, confie à l’AFP le constructeur et concepteur Stefan Klein.

“Voler, j’ai ça dans le sang. Déjà mon grand-père tout comme mon père volaient sur des ultralégers. Moi-même j’ai obtenu mon brevet de pilote avant d’atteindre l’âge du permis de conduire”, poursuit-il.

Auteur de plusieurs concept-cars pour les marques BMW, Volkswagen et Audi, M. Klein enseigne à l’Académie des Beaux-Arts et de Design, dans la capitale slovaque Bratislava.

Long de six mètres, son élégant véhicule à deux places de couleur bleu et blanc à ailes rétractables, peut être rangé dans un garage ou sur une place de stationnement. Son conducteur/pilote peut faire le plein dans n’importe quelle station-service.

Une fois arrivé à l’aéroport, l’appareil peut déployer ses ailes en quelques secondes, pour se métamorphoser en avion.

Qualifiée d'”automobile volante la plus jolie et la mieux conçue au monde” par le site du magazine américain Flying and Inhabitat.com design and innovation, l’Aeromobil de Stefan Klein a également pour particularité d?être d?origine slovaque, premier pays producteur mondial de voitures par tête d’habitant.

“On a recensé jusqu’à présent une vingtaine de tentatives pour fabriquer une voiture volante, dans le monde”, indique à l’AFP Milan Ciba, président de la Fédération slovaque d’ULM.

Le Terrafugia Transition américaine doit être lancé sur le marché d’ici un an, alors que le gyrocoptère néerlandais PAL – V pourrait être mis en vente dès cette année.

“En comparaison avec eux, Aeromobil me semble très viable”, assure M. Ciba.

Le rêve de Stefan Klein est devenu réalité en septembre dernier, quand il a piloté son Aeromobil pour son premier vol d’essai.

Permis de conduire et licence de pilote

En vol, son appareil peut atteindre la vitesse maximale de 200 km/h. Il a une autonomie de vol de 700 km et une consommation de 15 litres/heure.

Dans la société d’aujourd’hui mettant l’accent sur des technologies à faible émission de CO2, la voracité en carburant des voitures volantes est un handicap.

“Sur le plan de la consommation d’énergie, un appareil hybride tenant à la fois de l’avion et de l’automobile sera toujours désavantagé par rapport à la concurrence”, explique à l’AFP Jan Lesinsky, de l’Université slovaque de Technologie.

En revanche, les utilisateurs potentiels des voitures volantes pourront éviter les files d’attente et les contrôles de sécurité aux aéroports, bénéficiant ainsi d’un gain de temps sur des trajets à moyenne distance.

M. Klein et ses collaborateurs travaillent actuellement sur une prochaine génération d’Aeromobil 3.0, qui pourra entrer en production ce printemps. Le constructeur espère obtenir le certificat slovaque pour les ultra légers (SFUL).

“Les utilisateurs potentiels seront obligés de se soumettre à la législation en vigueur, relative aux avions ultra-légers”, souligne M. Ciba.

“Les conducteurs/pilotes devront posséder à la fois un permis de conduire et une licence de pilote, avec au minimum 25 heures de vol effectuées”, précise-t-il.

Lui-même pilote enthousiaste, M. Klein garde les pieds sur terre quand il regarde vers l’avenir.

“Je ne m’attends pas à ce qu’Aeromobil soit produit en grande série. Il restera toujours un moyen de transport alternatif”, admet-il.

“Mais il peut cependant être intéressant pour les pays avec de vastes zones dépourvues d’infrastructure, tels que la Russie, la Chine ou l’Australie”, raisonne M. Klein.

Les voitures volantes seront sans doute appréciées par les détenteurs de licence pour les avions ultra-légers, selon M. Ciba.

“Elles pourront leur faciliter la vie en leur permettant de garer leur voiture/avion chez eux, aller à l’aéroport, décoller, atterrir et continuer leurs voyage jusqu’à la destination finale, sans changement de véhicule”, dit-il.