FagorBrandt : les offres de reprise présentées mercredi aux salariés

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écembre 2013 (Photo : Guillaume Souvant)

[20/01/2014 09:40:16] Paris (AFP) Au nombre de quatre, les offres de reprise du fabricant d’électroménager FagorBrandt seront présentées mercredi aux représentants des salariés, la plus large – toujours insuffisante pour le ministre du Redressement productif – proposant de conserver 1.200 salariés sur 1.800.

Les noms des postulants, qui avaient jusqu’à vendredi 17H pour déposer leur offre, seront dévoilés au cours d’un comité central d’entreprise (CCE) au siège de Reuil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Vendredi, quand l’administrateur judiciaire a informé les syndicats de l’existence de ces offres, dont deux sont globales, “on a été plutôt rassuré par le fait qu’il y en ait plusieurs. Maintenant, on attend les noms et de voir ce qu’il y a à l’intérieur”, explique Laurent Prevot, délégué central CFDT.

Depuis la mise en redressement en novembre du fabricant, 28 entreprises ont manifesté leur “intérêt” pour la filiale française du groupe espagnol Fagor (lui-même en dépôt de bilan) et une douzaine ont eu accès au dossier, leur a précisé l’administrateur.

Une offre globale propose de reprendre 1.200 salariés, l’autre “entre 700 et 1.000 personnes”, a précisé samedi Philippe Breger, secrétaire CGT du CCE, devant 300 salariés de l’usine de la Roche-sur-Yon.

Les deux autres portent “sur des sites isolés” et concernent chacun “200 personnes”.

“1.200, c’est pas assez”, a indiqué dimanche Arnaud Montebourg, invité de l’émission le Grand Jury LCI/ RTL/Le Figaro.

“Je souhaite que nous arrivions à la reprise de la totalité ou de la quasi totalité des sites” et d’un maximum de salariés, a-t-il poursuivi.

Si les offres éloignent le risque de liquidation pure et simple, les salariés savent qu’ils n’échapperont pas à une restructuration. On va vers “un impact social non négligeable”, souligne une source proche du dossier.

FagorBrandt emploie 1.800 personnes en France, dont 1.200 sur ses quatre sites industriels: Aizenay et La Roche-sur-Yon en Vendée, Orléans (Loiret) et Vendôme (Loir-et-Cher). Les autres sont au siège ou dans les services après-vente basés dans le Val-d’Oise.

Les projets devraient être examinés mi-février par le tribunal de commerce de Nanterre, puis les salariés fixés sur leur sort en fin de mois.

FagorBrandt est une “pépite” (Montebourg)

L’un émanerait du conglomérat privé algérien Cevital, qui emploie près de 13.000 salariés dans plusieurs secteurs (industrie, menuiserie, agroalimentaire, électroménager). Celui-ci a déjà repris en juin l’entreprise française de menuiseries en PVC Oxxo, en s’engageant à conserver sept salariés sur dix.

Selon la presse algérienne, son patron, le milliardaire Issab Rebrab, serait prêt à mettre 100 millions d’euros. Soit le minimum nécessaire à injecter dans l’activité en 2014, selon une analyse financière commandée par le CCE.

Les syndicats attendent un repreneur prêt à faire les investissements et choix stratégiques de “montée en gamme”, face à la concurrence asiatique, qui ont manqué selon eux depuis quelques années.

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espagnole Fagor (Photo : I de Vericourt / D. Mayer)

“Il vaut mieux qu’on retombe sur un groupe d’électroménager (sinon) on sait très bien où ça finira: dans deux, trois ou quatre ans, rebelote”, estime M. Breger (CGT).

La divulgation samedi du périmètre des offres par leur collègue de la CGT a hérissé les autres syndicats. “Cela crée une psychose inutile et c’est prendre le risque de faire capoter la négociation”, estime M. Prevot.

“Il y a du stress et de l’inquiétude mais pas d’abattement car on est conscients de la valeur de l’entreprise et des savoir-faire”, affirme Christian Legay (CFE-CGC).

Le dossier FagorBrandt, qui pèse 14% de parts de marché, est compliqué par le fait que les marques (Vedette, Brandt, Sauter, De Dietrich, etc.) sont détenues par une autre filiale de Fagor.

“Il est hors de question qu’il y ait une offre prédatrice, qui prendrait les marques et partirait produire ailleurs”, a martelé M. Montebourg.

Les 10 millions d’euros prêtés par l’Etat à l’entreprise ont permis de rassurer fournisseurs et repreneurs potentiels. Les usines stoppées depuis mi-octobre ont pu reprendre partiellement leur activité fin décembre. Trois mois après, la moitié des personnels des usines demeure néanmoins encore au chômage technique.

En novembre, les dettes de l’entreprise s’élevaient à 156 millions d’euros (110 auprès du groupe, 46 millions d’endettement extérieur).