électroménager, FagorBrandt (Photo : Fred Dufour) |
[22/01/2014 07:16:35] Paris (AFP) Les noms des quatre postulants à la reprise du fabricant d’électroménager FagorBrandt doivent être dévoilés mercredi aux salariés, l’offre la plus large, encore insuffisante pour les syndicats et le ministre du Redressement productif, prévoyant de garder 1.200 personnes sur 1.800.
L’identité des repreneurs potentiels et le contenu détaillé de leurs offres seront communiqués aux représentants des salariés lors d’un comité central d’entreprise (CCE) au siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). La réunion doit débuter à 14H00.
Si les offres éloignent le risque de liquidation pure et simple, les salariés savent qu’ils n’échapperont pas à une restructuration.
Trois projets émanent d’entreprises industrielles, le quatrième d’une société d’investissement, a précisé lundi FagorBrandt, filiale française du groupe espagnol Fagor (lui-même en dépôt de bilan).
Ce CCE devrait confirmer l’existence d’une offre déposée par le groupe privé algérien Cevital, un conglomérat diversifié (industrie, menuiserie, agro-alimentaire, électroménager) employant près de 13.000 salariés.
Selon la presse algérienne, son patron, le milliardaire Issab Rebrab, serait prêt à mettre 100 millions d’euros.
ée nationale, le 13 novembre 2013 (Photo : Fred Dufour) |
Deux offres sont partielles, “d’autres plus larges portent, au-delà des marques, sur la reprise d’activités également à l’étranger”, a seulement indiqué la direction.
Aucune offre ne prévoit de reprendre l’ensemble des effectifs. Selon les précisions apportées vendredi par l’administrateur judiciaire aux syndicats, l’offre la plus globale propose de garder 1.200 salariés, une autre “entre 700 et 1.000 personnes” et les deux dernières, qui portent sur “des sites isolés”, seulement 200 personnes chacune.
FagorBrandt pèse 14% du marché français
Ces quatre offres sont susceptibles d’être améliorées. Le ministre Arnaud Montebourg a d’ailleurs tapé du poing pour qu’elles le soient: “1.200, ce n’est pas assez”, -t-il prévenu dimanche, en souhaitant arriver “à la reprise de la totalité ou de la quasi totalité des sites” et d’un maximum de salariés.
“Le gouvernement se prononcera sur les offres. Nous prendrons des positions”, a assuré M. Montebourg, faisant valoir que le prêt de 10 millions d’euros accordé par le gouvernement à l’entreprise donnait un droit de regard à l’Etat. Cette aide a permis de redémarrer fin décembre partiellement la production et de réduire progressivement la part des salariés au chômage technique.
Soucieux de “limiter la casse sociale”, les syndicats attendent l’issue du CCE pour livrer, sur le fond, un commentaire. Ce dossier, devenu politique, est aussi juridiquement délicat.
FagorBrandt pèse 14% de parts de marché de l’électroménager français avec des marques renommées (Vedette, Brandt, Sauter, De Dietrich, etc.)… mais celles-ci sont détenues par une autre filiale, irlandaise, de Fagor.
“Il est hors de question qu’il y ait une offre prédatrice, qui prendrait les marques et partirait produire ailleurs”, a martelé M. Montebourg.
FagorBrandt emploie 1.800 personnes en France, dont 1.200 sur ses quatre sites industriels: Aizenay et La Roche-sur-Yon en Vendée, Orléans (Loiret) et Vendôme (Loir-et-Cher). Les autres sont au siège ou dans les services après-vente basés dans le Val-d’Oise.
Selon la CGT, syndicats et élus des régions concernées seront reçus jeudi matin à Bercy.
Les projets devraient être examinés dans un mois par le tribunal de commerce de Nanterre, puis les salariés fixés sur leur sort à la fin du mois de février.
Par ailleurs, la date limite du 27 janvier pour le dépôt des offres de reprise de l’entreprise SITL, ex-usine du groupe à Lyon, se rapproche. Ses syndicats redoutent une vente de l’usine de lave-linge et une reconversion progressive dans le véhicule électrique. Ils ont demandé lundi au gouvernement de tout faire pour sauver les 420 emplois du site.
“Les 10 millions d’euros d’aide de l’Etat à FagorBrandt vont-ils servir à acheter les machines à laver en Pologne (où le groupe Fagor a une usine, ndlr), alors que l’usine de Lyon est prête à les fabriquer?”, s’interroge l’intersyndicale de SITL.