Réseaux mobiles : la Corée s’attèle à la 5G et investit plus d’un milliard d’euros

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éléphone portable, le 5 juillet 2013 dans un quartier de Séoul (Photo : Ed Jones)

[22/01/2014 07:07:29] Séoul (AFP) La Corée du Sud, qui est déjà un des pays les plus “connectés”, a annoncé mercredi un projet de 1,1 milliard d’euros pour la mise en place d’un réseau de cinquième génération (5G) permettant le téléchargement d’un film en une seconde.

Le ministère de la Science s’est fixé une échéance à six ans pour ce projet évalué à 1.600 milliards de wons (1,1 milliard d’euros).

“Nous avons aidé à la croissance du pays avec la 2G dans les années 90, avec la 3G dans les années 2000 et la 4G aux alentours de 2010. Il est temps à présent de se mettre en mouvement pour développer la 5G”, a indiqué le ministère dans un communiqué.

“Des pays en Europe, la Chine et les Etats-Unis ont redoublé d’efforts pour développer la technologie de la 5G (…) et nous pensons qu’il y aura une énorme concurrence sur ce secteur dans quelques années”, a-t-il ajouté.

Les connexions internet de cinquième génération sont un millier de fois plus rapides que les services de 4G et permettront par exemple de télécharger un film en haute définition en une seconde.

Avec la 5G, les passagers de trains à très grande vitesse (500 km/h) pourront aussi accéder à internet, une niche à creuser pour les groupes sud-coréens.

Selon le projet du gouvernement, un service test sera mis en place en 2017, avant d’être commercialisé en décembre 2020. Le ministère estime que l’installation du réseau génèrera 331 milliards de wons de chiffre d’affaires pour le secteur des équipements télécoms.

Le ministère souhaite la participation des opérateurs –tels que SK Telecom et Korea Telecom– et des fabricants d’appareils de téléphonie mobile –Samsung ou encore LG.

Il veut aussi renforcer le secteur des équipementiers en infrastructures télécoms, plus faible dans ce pays que celui des fabricants de mobiles.

Les fabricants sud-coréens occupent 30% de part de marché mondiale pour les appareils mobiles (téléphones portables, smartphones, tablettes…), grâce notamment à Samsung, numéro un mondial sur ce secteur.

Les équipementiers sud-coréens n’ont en revanche qu’une part de marché mondiale de 4,4%, avec des exportations très limitées. Les chinois, dont Huawei, sont passés de 12% en 2007 à 26% en 2012. Séoul vise 20% d’ici 2020.

Huawei avait annoncé en novembre prévoir un lancement commercial de la 5G pour 2020, avec un investissement de départ de 600 millions de dollars US (442,5 millions d’euros).

En Europe, le projet Metis regroupe vingt-neuf acteurs du monde des télécoms –surtout des européens, mais avec aussi Huawei et le japonais Docomo– travaillant au développement de la 5G.

Il est doté de 27 millions d’euros de budget, dont une partie provient de la Commission européenne qui a consacré un total de 50 millions d’euros en 2013 à la 5G via des subventions.

Les Européens ont aussi comme échéance 2020 pour la commercialisation.

En mai 2013, Samsung avait indiqué avoir testé avec succès la 5G, qui permet la transmission de données de plus d’une gigabit par second sur une distance de 2 km (contre un débit de 150 mégabits/seconde au mieux actuellement). Mais lui aussi avait prévenu que la commercialisation n’interviendrait pas avant la fin de la décennie.