é à Bailleul le 15 février 2012 (Photo : Philippe Huguen) |
[22/01/2014 18:07:12] Paris (AFP) Les exportations devraient augmenter de 1,3% en 2014 et être “le seul véritable salut” de l’économie française, dont l’activité ne devrait croître que de 0,6%, affirme l’assureur crédit Euler Hermes dans une étude publiée mercredi.
Le déficit commercial devrait se stabiliser à 64 milliards d’euros cette année avant d’être réduit à 62 milliards en 2015, selon l’étude qui prévoit en 2015 une hausse de 2,2% des exportations et une croissance du produit intérieur brut de 1,2% l’an prochain.
Le déficit des 12 mois achevés fin octobre a atteint 60,6 milliards d’euros, selon les derniers chiffres des Douanes.
“L’export apparaît comme le seul véritable salut, entre une demande intérieure atone et un investissement en repli”, commentent les auteurs de l’étude.
La demande mondiale adressée à la France augmenterait de 19 milliards d’euros, soit une hausse de 3,9% par rapport à 2013, dont 8 milliards pour la seule zone euro (+4%). “19 milliards c’est vraiment ce qui est faisable, c’est un chiffre réaliste”, a déclaré le directeur des études économiques du groupe Euler Hermes, Ludovic Subran, en présentant l’étude lors d’une conférence de presse organisée par la banque HSBC. Et il espère pouvoir “aller au-delà”.
“Aujourd’hui, une entreprise va investir seulement si elle voit un marché”, a-t-il ajouté en rappelant qu’une enquête auprès de 1.000 entreprises fin 2013 avait montré que moins d’une sur cinq avait l’intention d’investir davantage en 2014. “C’est vraiment l’investissement qui est le chaînon manquant d’une reprise plus franche en France”, et les entreprises vont devoir “chercher des relais pour leurs ventes et ces relais sont assez mécaniquement l’export”.
Parmi 18 pays qui connaîtront une nette augmentation de leurs importations entre 2012 et 2015, la Chine est au premier rang avec une progression de 10,5%. La France doit en Chine “profiter de la hausse continue des ventes de produits à contenu (luxe, services et technologies associées)”, estime Euler Hermes.
La taille des marchés de gros et de détail en Chine devrait croître de 30% entre 2013 et 2015, ce qui représente une hausse de 560 milliards de dollars.
Les opportunités sont vastes aussi pour l’aéronautique en Asie Pacifique où le trafic aérien devrait augmenter de 45% entre 2012 et 2017 contre 29% au niveau mondial.
“Le commerce intrarégional est en Asie-Pacifique l’équivalent d’une zone euro”, a souligné l’économiste. “Il suffit de choisr un ancrage, Singapour, le Vietnam, l’Indonésie ou la Chine par exemple, et depuis là on a un marché aussi gros que la zone euro à conquérir”, a-t-il ajouté.
L’assureur souligne également des opportunités pour le secteur des équipements industriels aux Etats-Unis. “Aujourd’hui aux Etats-Unis, la dynamique est telle qu’avec un coût du travail faible, un coût du crédit faible, un coût de l’énergie faible, le pays se réindustrialise. On peut soit subir cela via l’accord transatlantique, soit en profiter”, a averti M. Subran, dans une allusion aux négociations engagées entre l’Union européenne et les Etats-Unis pour un accord de libre échange. “L’investissement en équipements industriels américain à horizon 2015 c’est 500 M USD. Nous avons un rôle à jouer, nous avons la technologie, des groupes particulièrement bien positionnés” pour participer notamment à “l’exploration du gaz de schiste”.
L’assureur note une demande “en pleine expansion en Europe de l’Est” dans les secteurs de l’agroalimentaire et des boissons ainsi que l’automobile.
La France pourrait également tirer parti des “carences en infrastructures” du Brésil, première économie d’Amérique latine et sixième économie mondiale. “Le Brésil connaît aujourd’hui un tel problème de croissance qu’il va être obligé d’être moins protectionniste et il y a un vrai rôle à jouer pour les entreprises françaises”, a commenté M. Subran.
L’étude rappelle également la “manne” de la construction et des infrastructures jusqu’en 2022 au Qatar pour le Mondial de football.