La Tunisie cherche à lutter contre la corruption dans la passation des marchés publics et à instaurer une bonne gouvernance en la matière. Or, actuellement pratiquement aucun ministère ou entreprise publique ne publie sur Internet ou n’affiche la liste des soumissionnaires d’un marché public, ni les montants soumissionnés, encore moins l’entreprise retenue.
Ce qui fait dire certains que c’est encore un secret d’Etat, ce qui laisse beaucoup de grisaille autour du déroulement de ces marchés, du choix du prestataire ou fournisseur, des raisons d’annulation, ou de rejet des offres et des vices constatés.
Pourtant, pas loin de nous, en Afrique subsaharienne, plusieurs pays publient toutes les informations sur les marchés publics sur Internet. C’est le cas, par exemple, du Burkina Faso, surnommé “Pays des hommes intègres“, où rien n’est caché: le budget retenu, le soumissionnaire, l’état de réalisation du projet, en signature, ou en approbation, etc.
On peut ainsi avoir la liste des entreprises retenues sur un marché donné, le nombre des marchés, le quota d’une entreprise sur un domaine précis, la liste des actionnaires, les raisons de rejet d’une offre et le montant du marché retenu.
Actuellement, il y a eu quelques améliorations, dans le sens où les résultats des appels d’offres sont affichés dans un tableau d’affichage public et sur le site web du gouvernement (www.marchespublics.gov.tn).
En outre, l’administration est tenue de fournir par écrit, aux candidats qui le demandent, les motifs de rejet de leur offre dès que le choix du ou des titulaires du ou des marchés est prononcé, ou dès que l’appel d’offres est déclaré est infructueux, suite à des propositions jugées inacceptables après avoir recueilli l’avis de la Commission des marchés compétente.
Reste à compléter cette base de données par les projets non clôturés, réceptionnés, annulés ou en souffrance. Car il y a beaucoup de retard dans l’exécution des marchés, et parfois des projets restent 5 ans voire plus non réceptionnés, surtout dans le secteur des technologies de l’information et du développement des logiciels spécifiques. Ce qui lèse aussi les prestataires que l’acheteur public.
La seule réponse, c est une information visible sur le web et mise à jour en permanence.
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