Mory Ducros : le principal actionnaire améliore son offre de reprise avant le CE

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és et syndicalistes de Mory-Ducros bloquent le site de Lesquin, le 15 janvier 2014 (Photo : Philippe Huguen)

[23/01/2014 05:10:50] Paris (AFP) Arcole Industries, le principal actionnaire de Mory Ducros, a amélioré jeudi son offre de reprise du transporteur en difficulté en proposant de garder 2.150 salariés sur plus de 5.000, à quelques heures d’un comité d’entreprise où il devait détailler ses propositions.

A l’issue d’une négociation marathon de plus de huit heures, entamée mercredi à 18H00 au ministère du Redressement productif, l’actionnaire du numéro deux de la messagerie en redressement judiciaire a proposé de garder 2.150 salariés, contre 1.900 dans une offre initiale.

Il s’engage également à verser 7.000 euros d’indemnités supra légales à chaque salarié licencié, ont indiqué à l’AFP trois syndicats à l’issue des discussions.

Selon Jérôme Vérité (CGT), cette indemnité équivaut “à environ 21 millions d’euros” pour les quelque 3.000 salariés qui pourraient, en l’état du projet, être licenciés.

A la demande des syndicats, Arcole s’engage aussi à “maintenir le statut social des salariés de Mory Ducros pendant deux ans”, a-t-il précisé. Il a dit s’attendre “forcément à des réactions dans les agences” mais pense que les syndicats sont “allés au bout du bout avec l’actionnaire”.

“Pour l’heure, on prend acte de cette négociation (…) nous consulterons les salariés aussi à la lumière des annonces de jeudi puisqu’on connaîtra les sites qui vont fermer et l’impact d’emploi sur ceux qui resteront ouverts”, a-t-il expliqué. Jusqu’ici, le scénario avancé était le maintenir 45 agences sur les 85 existantes.

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és de Mory-Ducros bloquent le site de Lesquin, le 15 janvier 2014 (Photo : Philippe Huguen)

“La négociation a été très difficile. On est à 7.000 euros par salarié. Ce n’est jamais suffisant mais derrière se jouait le risque de perdre les 5.000 emplois”, a pour sa part commenté Patrice Clos (FO-Transport).

Les syndicats réclamaient au début des discussions 6.000 euros par salarié licencié et 1.000 euros par année d’ancienneté.

A la CFDT, majoritaire dans l’entreprise, le ton était aussi à la prudence: “on va regarder jeudi le plan de cession, et cette proposition. Si le plan permet d’arriver à la pérennité de l’activité économique et des emplois qui en dépendent, on donnera notre avis jeudi. C’est un tout”, a expliqué Fabian Tosolini (CFDT-Transports).

La CGT, elle, se positionnera “avant vendredi soir”, “après avoir consulté massivement les salariés”, selon M. Vérité.

Outre le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, participaient à la réunion des membres des cabinets des ministères du Transport et de l’Emploi, ainsi que l’administrateur judiciaire.

500 emplois dans le public pour les futurs licenciés

Arcole était représenté par le président de Mory Ducros André Lebrun.

Interrogés par l’AFP, ni le ministère de Redressement productif, ni la direction n’avaient réagi dans l’immédiat.

L’Etat s’était dit prêt à soutenir le projet d’Arcole via un prêt de 17,5 millions d’euros en contrepartie d’un plan social amélioré et d’un changement de l’équipe dirigeante de Mory Ducros.

Le tribunal de commerce de Cergy-Pontoise doit se prononcer le 31 janvier sur l’offre d’Arcole, ainsi que les trois autres projets plus partiels de reprise.

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é passe devant des camions du transporteur Mory-Ducros, le 15 janvier 2014 à Lesquin (Photo : Philippe Huguen)

Selon M. Vérité, M. Montebourg a promis que “500 emplois dans des entreprises publiques” seraient proposés aux salariés licenciés. Lors des réunions tenues à Bercy ces dernières semaines, les chiffres de 1.000 puis seulement 250 emplois publics, avaient été évoqués.

En outre, la profession, à qui le gouvernement a demandé d’embaucher en priorité les futurs ex-Mory Ducros, fera connaître jeudi ses engagements. Les syndicats réclament la mise en place d’une “bourse à l’emploi”, comme lors de la liquidation en 2012 de la Sernam, autre poids-lourds du secteur. Le chiffre de 1.000 offres d’emploi est avancé.

Mory Ducros a perdu 79,5 millions d’euros lors de son dernier exercice pour un chiffre d’affaires de 765,5 millions. Sa dette d’exploitation s’élève à 202,7 millions d’euros.

Son dépôt de bilan, le 26 novembre, est l’un des plus importants enregistrés en France depuis la faillite du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001, qui avait laissé sur le carreau 3.300 salariés sur 5.500.