France : deux indicateurs économiques bien orientés, “rien de torride”

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en France (Photo : Loic Venance)

[23/01/2014 13:34:12] Paris (AFP) L’économie française, en particulier le secteur industriel, se porte un peu mieux selon deux enquêtes très suivies publiées simultanément jeudi, mais les économistes n’y voient “rien de torride”.

L’indicateur mesurant le climat des affaires dans l’industrie en France est resté stable en janvier, à 100 points, a indiqué l’Insee, en évoquant une “dynamique favorable” pour le secteur.

Pour ce qui concerne les services, également examinés par l’Insee, les questionnaires envoyés à plusieurs milliers d’entreprises débouchent également sur un indicateur synthétique du climat des affaires inchangé, à 91 points en janvier, ce qui “indique toujours une dynamique conjoncturelle favorable”.

L’Institut national de la statistique et des études économiques a par ailleurs publié son enquête trimestrielle dans l’industrie, qui est également plutôt optimiste puisque au quatrième trimestre 2013, les industriels anticipaient une “amélioration des demandes globale et étrangère.”

Si l’Insee pointe depuis des mois déjà le début d’une reprise “poussive” en France, jusqu’à jeudi ses enquêtes divergeaient par rapport à celles de la société Markit. Celles-ci reposent sur un échantillon plus réduit (750 entreprises, industrie et services confondus, contre 4.000 entreprises pour la seule enquête industrie de l’Insee et 4.500 dans les services), mais sont néanmoins très suivies par les marchés.

Cette tendance pourrait toutefois changer puisque l’indice composite PMI établi par la société Markit pour la France s’est redressé en janvier à 48,5 points (contre 47,3 en décembre), un plus haut en 3 mois, selon un communiqué jeudi.

Dans le détail, l’indice mesurant le climat dans l’industrie a atteint 48,8 points (47,0 en décembre), et celui concernant les services 48,6 points (47,8 en décembre), un plus haut en 3 mois dans chaque cas, a indiqué la société d’enquêtes de conjoncture.

Reprise molle

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Moral des industriels (Photo : fh/abm)

Mais contrairement à l’Insee, Markit n’arrive pas encore à la conclusion que la reprise s’amorce en France, car il faudrait pour cela que l’indice de confiance qu’elle calcule dépasse les 50 points, ce qui n’est pas encore le cas.

“La conjoncture reste morose dans le secteur privé français, l’activité continuant en effet de reculer en janvier, à un rythme toutefois moins soutenu qu’en décembre”, a souligné son économiste Jack Kennedy, cité dans le communiqué.

Au final, ces deux publications n’ont “rien de torride”, juge Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management, pour qui les performances françaises “ne font pas rêver”.

“L’économie française n’est pas dans une forme éblouissante mais elle n’est pas non plus en rupture avec le reste de la zone euro”, comme auraient pu le faire craindre les précédentes enquêtes de Markit notamment, souligne l’économiste.

“Tout cela est très, très mou”, déclare également Frédérik Ducrozet, chez Crédit Agricole CIB, pour qui ces indicateurs indiquant “une croissance entre 0,1% et 0,5% en rythme annuel”, là où le gouvernement espère au moins 0,9% cette année.

Mais il trouve matière à espérer dans les données publiées ailleurs en zone euro, qu’il qualifie de “très encourageantes” et qui pourraient “porter la France”, notamment en ce qui concerne la reprise dans les pays de la périphérie, Espagne en tête.

M. Ducrozet rappelle toutefois que si “la dynamique est bonne”, il faut rester attentif à “l’héritage de la crise, en termes de dette ou de chômage”, susceptibles de “peser sur la croissance potentielle à long terme”.