“Depuis la révolution, la Société financière internationale (SFI) a financé 6 nouveaux projets en Tunisie, orientés notamment vers la gouvernance d’entreprise, l’éducation pour l’emploi et la micro-finance”, a indiqué, jeudi, Antoine Courcelle-Labrousse, représentant résident en Tunisie de l’institution.
La SFI, veille actuellement à orienter ses actions dans le pays vers la promotion des entreprises privées et l’appui du gouvernement dans la réforme de la réglementation des affaires (code l’investissement, réduire la bureaucratie, libéralisation de certains secteurs), a-t-il précisé lors d’une rencontre, organisée à Tunis par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI).
«Depuis sa création en 1956, la SFI a alloué à la Tunisie une enveloppe totale de 380 millions de dollars (soit environ 620 millions de dinars). Ces investissements ont permis de financer plusieurs projets, notamment une participation à la réalisation de l’aéroport Enfidha», a-t-il encore affirmé.
S’agissant des interventions futures de l’institution, M. Courcelle-Labrousse a indiqué qu’elles seront axées sur les sociétés privées ou en voie de privatisation qui se caractérisent par leur solidité financière et requièrent un investissement minimum de 10 millions d’euros (plus de 22 millions de dinars), avec des exceptions qui peuvent être accordées à des projets innovants.
En ce qui concerne les PME, il a fait savoir que la SFI finance ces entreprises via le système financier national, mettant en place des lignes de crédits à la disposition des banques ou des associations de micro-finance.
Dans ce contexte, le représentant de l’institution a évoqué les défaillances du système bancaire tunisien, lequel accuse, selon ses propos, un retard de plusieurs années par rapport à l’Egypte, au Maroc et à la Turquie, notamment en ce qui concerne le financement des PME.
Il a mis l’accent sur la nécessité de réviser le taux d’usure, «qui demeure un frein pour le développement en Tunisie» et de lancer des «crédits bureaux» (institution d’information intégrée sur les risques crédits) à même d’aider les acteurs économiques à mieux gérer leurs risques de crédit.
La SFI, qui relève du groupe de la Banque mondiale, a ouvert un bureau en Tunisie, en janvier 2012. Au total, elle dispose de 109 bureaux, à travers le monde, cependant 26% des actions de cette institution financière sont orientées vers l’Amérique Latine et les Caraïbes, 19% vers l’Afrique Subsaharienne, 18% vers l’Europe et l’Asie centrale, alors que la région MENA ne profite que de 11% de ses interventions.