Une liaison ferroviaire express entre Paris et Roissy pour 2023

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éroport de Roissy le 11 juin 2013 (Photo : Fred Dufour)

[23/01/2014 20:04:34] Paris (AFP) Après des années d’atermoiements, une liaison ferroviaire rapide entre Paris et l’aéroport international de Roissy Charles-de-Gaulle va être construite à partir de 2017 pour une mise en service en 2023.

CDG Express parcourera non stop 32 kilomètres en 20 minutes. Il reliera toute l’année la capitale française –depuis la gare de l’Est– à la plateforme aéroportuaire toutes les 15 minutes entre 05H00 et minuit, a annoncé le ministre des Transports Frédéric Cuvillier.

Sur les 32 km de parcours, 8 km devront être construits.

Ce train rapide constituera une alternative au RER B, qui dessert une série de villes de Seine-Saint-Denis avant d’atteindre l’aéroport et est régulièrement décrié par ses usagers dénonçant vétusté, défaillances techniques récurrentes et insécurité.

“C’est une ambition absolument nécessaire pour l’image, pour la compétitivité de cet aéroport”, a souligné M. Cuvillier, à l’occasion de la cérémonie des voeux d’Aéroports de Paris (ADP) à Roissy.

“Ces nouvelles infrastructures (…) sont nécessaires pour renforcer l’attractivité de l’un des aéroports les plus importants d’Europe et plus largement de la destination France”, a-t-on renchéri chez Air France.

Même son de cloche du côté du Medef: “une desserte optimisée de Roissy constitue un enjeu majeur pour l?économie francilienne”, a souligné l’organisation patronale, indiquant que les transports en commun assurent 45% des déplacements liés à Roissy (dont 27% par le RER B).

Selon le scénario retenu par le gouvernement, les passagers aériens devront débourser 24 euros pour un trajet simple (plein tarif) sur CDG Express contre un peu moins de 10 euros actuellement pour un aller en RER B.

“Ce prix reste dans la moyenne de ce qui se pratique en Europe”, a fait valoir l’entourage du ministre.

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ésentation du projet ferroviaire CDG Express (Photo : P. Pizarro/A. Bommenel)

A Stockholm, un trajet simple sur Arlanda Express coûte en effet 260 couronnes suédoises (environ 29 euros) en plein tarif. A Londres, le train rapide Heathrow Express entre Londres Paddington et l’aéroport d’Heathrow coûte 21 livres (25,5 euros) pour un aller simple.

Evoqué dès 1998, CDG Express avait été déclaré d’utilité publique dix ans plus tard avant d’être attribué en concession au groupe français de BTP Vinci. L’entrée en service était alors programmée pour 2014. Mais Vinci avait jeté l’éponge fin 2011 faute de financements. Il réclamait notamment une participation de l’Etat de 135 millions d’euros.

Pas de subvention de l’Etat

Cette fois, le gouvernement mise sur un partenariat public-public. Le schéma esquissé consiste à créer une filiale constituée de Réseau Ferré de France (RFF) et d’Aéroports de Paris (ADP), le gestionnaire de Roissy.

Cette filiale gestionnaire d’infrastructure (GI) se voit confier la conception, la construction, le financement et la maintenance de CDG Express. Pour l’heure, les parties prenantes doivent toutefois s’assurer de la faisabilité juridique auprès de Bruxelles.

Ce projet, évalué à 1,7 milliard d’euros, ne recevra aucune subvention de l’Etat, a-t-on assuré dans l’entourage de M. Cuvillier.

“Il y a enfin un consensus sur l’absolue nécessité de cette liaison”, s’est félicitée une source proche d’ADP, détenu à 50,6% par l’Etat.

“Le dimensionnement actuel du RER B (qui part de la gare du Nord) et l’autoroute A1, déjà à saturation, ne sont pas adaptés pour absorber davantage de trafic passagers”, a souligné une source proche de M. Cuvillier.

La gare de l’Est a été choisie pour une raison de disponibilité des voies, a ajouté Pierre Mongin, PDG de la RATP écartée du projet de même que la SNCF.

En 2013, Paris-Charles de Gaulle, deuxième aéroport d’Europe derrière Heathrow, a accueilli 62,0 millions de passagers. Sa capacité d’accueil total s’élève à 80 millions.

On estime que 7 à 8 millions de passagers empruntent aujourd’hui le RER B pour quitter l’aéroport ou s’y rendre.

La construction de cette liaison rapide sera remboursée sur le prix des billets. Et une ressource externe telle qu’un prélèvement d’un euro sur le billet d’avion pourrait également être mise en oeuvre.

Air France a mis en garde jeudi sur le fait que “si d’autres sources de financement devaient être trouvées, elles ne devraient pas peser sur les compagnes aériennes qui, dans un contexte de crise, sont soumises à une forte concurrence internationale”.

Le futur exploitant doit encore être choisi probablement à l’issue d’un appel d’offres.