Malgré une longue expérience dans le secteur touristique, la Tunisie a encore du chemin à faire. Loin de nous l’idée de disserter, ici, sur la stratégie à long et moyen termes, ou de proposer des solutions miracles coûteuses et difficiles à mettre en place. Il s’agit de réfléchir sur des petites mesures simples à même de répondre au bon sens.
Pour illustrer nos propos, nous allons vous exposer 3 situations qui nous paraissent simples à résoudre.
Tout d’abord, il faut savoir que la Tunisie reçoit en moyenne 6-7 millions de visiteurs par an, dont seulement 3 millions sont francophones; ce qui veut dire que le reste est surtout arabophone comme les Libyens avec plus de 2 millions de visiteurs par an en moyenne… mais on peut les mettre dans la population anglophone, du fait que l’anglais est devenue la langue standard dans le monde.
Or la plupart des menus et des cartes dans les restaurants sont en français et rarement en anglais et en arabe. Ce qui pénalise nos visiteurs et nos invités dans la compréhension des menus proposés.
C’est le cas aussi des portails des hôtels, où rarement on emploie la langue arabe.
Deuxièmement, les opérateurs télécoms en Tunisie n’utilisent pas l’arabe ou l’anglais lors de l’activation d’une nouvelle puce la première fois. Toutes les instructions sont données en français.
Pour l’anecdote, un visiteur libyen en voyage d’affaires en Tunisie, a dû acheter 3 puces par la suite les jeter, n’ayant pas pu les activer du fait des instructions en français. On pourrait nous répondre que c’est le dernier de leurs soucis, mais tout de même, on se prive de 4 millions de consommateurs et de clients.
Troisièmement, dans une ville comme Tunis, il n’existe aucun service assurant la visite des sites archéologiques et culturels (un circuit pour Carthage, un autre pour les installations hydrauliques de Tunis, un autre encore pour la médina et le Bardo); encore moins pour les sites antiques de la ville, ou les sites arabo-musulmans, sans parler de croisières sur le Lac de Tunis ou dans le Golfe de Tunis.
Or, ces activités touristiques peuvent générer plus de 5.000 emplois directs parmi les diplômes du supérieur rien que dans le Grand Tunis.
Nous pensons donc que la Tunisie doit s’inspirer des expériences de plusieurs villes en Europe ou en Méditerranée. Pour cela, on doit revoir notre manière de penser et opter de plus en plus pour les langues étrangères.
Nos hôteliers doivent se mettre au chinois, portugais, espagnol et russe, et ce afin de toucher des marchés de plus en plus porteurs. Dans un pays comme la Turquie, dans tous les restaurants et hôtels on peut vous parler en arabe ou en anglais et même parfois en chinois. Il ne s’agit pas d’une position culturelle, mais d’une réponse réaliste pour le marché.