à Wahsington (Photo : Saul Loeb) |
[24/01/2014 08:00:54] Washington (AFP) Le FMI a repoussé d’un an, jusqu’en janvier 2015, un audit général sur sa gouvernance en raison du blocage par les Etats-Unis d’une précédente réforme renforçant le poids des pays émergents, selon un communiqué publié jeudi.
Tous les cinq ans, le Fonds monétaire international est censé revoir le montant des contributions permanentes (ou quotes-parts) alloués par ses Etats-membres et déterminant notamment leurs droits de vote au sein de l’institution.
Cette “révision générale des quotes-parts”, la 15e depuis la création du Fonds en 1944, était censée s’achever à la fin janvier mais le conseil d’administration du FMI a décidé de repousser cette échéance d’un an, selon son communiqué.
Pour justifier ce report, le conseil d’administration, qui représente les 188 Etats-membres du Fonds, rappelle qu’une précédente réforme de la gouvernance du FMI, votée en 2010, n’est toujours pas entrée en vigueur.
Cette refonte, qui prévoit notamment un doublement des quotes-parts et une redistribution de l’actionnariat au profit des pays émergents, attend encore la ratification du Congrès des Etats-Unis, premiers actionnaires de l’institution, pour entrer en application.
“Le conseil d’administration regrette profondément le retard dans la mise en application (de cette réforme, ndlr) et a, en conséquence, été dans l’incapacité” d’avancer sur l’audit général attendu pour janvier 2014, selon le communiqué.
Il note également qu’il existe une “incertitude considérable ” sur le point de savoir si la réforme de 2010 entrera en vigueur dans un “avenir proche”.
La loi de finances adoptée aux Etats-Unis à la mi-janvier n’en fait pas mention et la perspective d’élections au Congrès en novembre risque de décourager l’administration Obama d’avancer sur ce dossier face à l’hostilité des républicains.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a plusieurs fois déploré le blocage américain, estimant que son institution reflétait encore l’état de la planète “en 2008”, avant la crise financière qui a frappé de plein fouet les pays riches.
Le ministère du Trésor américain a lui aussi défendu en vain cette réforme auprès des élus du Congrès, en estimant qu’elle préservait “l’influence” des Etats-Unis au sein de l’institution.