Des experts et universitaires spécialisés dans le domaine de la consommation estiment obligatoire l’accélération de la mise en place d’une stratégie nationale de l’éducation à la consommation, notamment parmi les jeunes et les adolescents.
Au cours d’un atelier de travail organisé jeudi 23 janvier sur le thème «l’éducation à la consommation», ils ont été unanimes à considérer que les nouvelles mutations en matière de consommation ont causé l’apparition de modes de consommation étrangers au pays.
Ainsi, et selon le directeur des études et des analyses à l’Institut national de la consommation (INC), Tarek Ben Jazia, ces nouveaux modes de consommation ont fait apparaître plusieurs maladies et problèmes de santé physique et psychologique chez les enfants et les adolescents.
Il a ajouté que le ministère de l’Education est le premier partenaire de cette stratégie, vu que l’école et les programmes d’éducation comptent parmi les meilleurs espaces pour diffuser la culture d’une consommation responsable et consciente.
De son côté, le président de l’association «20 millions de consommateurs», Zouhaier Ben Jemaâ, a relevé que 48% du budget du ministère de la Santé est consacré au traitement des maladies du diabète et la tension artérielle, mettant l’accent sur la prévention, surtout que le coût des campagnes est abordable par rapport aux effets de celles-ci sur le comportement de la consommation et la réduction des maladies.
Il a mis en garde contre l’accroissement des phénomènes et comportements de consommation étrangers au terroir et nuisibles à la santé des enfants et des jeunes, appelant à un retour au régime alimentaire tunisien traditionnel basé essentiellement sur la consommation de l’huile d’olive et du pain le matin.
Dans ce contexte, il a ajouté que 6% des enfants dont l’âge ne dépasse pas 6 ans (selon les indicateurs de l’année 2006) souffrent d’un surpoids. Ce taux a augmenté pour atteindre 11,6% en 2012. En outre, le 1/5 des jeunes dont l’âge ne dépasse pas 20 ans sont obèses.
La professeure de psychologie et chercheuse à l’Institut national du travail et des études sociales (INTES), Moufida Abassi, a évoqué le sujet de l’évolution du mode de consommation et l’importance de l’éducation à la consommation en milieu scolaire, en s’appuyant sur l’aspect psychologique dans le domaine de la consommation.
Elle a relevé que les principales problématiques sont le faible diagnostic, l’absence d’études scientifiques détaillées sur les modes de consommation des enfants et adolescents ainsi que sur les moyens d’adoption des comportements de consommation.
De son côté, Abdessatar Ben Yahya, représentant du ministère de l’Education, a indiqué que le ministère a entamé, depuis l’année 2012, la préparation d’un document pédagogique qui sera distribué aux enseignants pour consacrer des séances d’éducation visant à enraciner la culture de la consommation chez les jeunes. Ce document fait l’objet d’une convention conclue entre le ministère et l’Institut national de la consommation (INC).
WMC/TAP
