à Washington (Photo : Saul Loeb) |
[24/01/2014 19:27:00] New York (AFP) Le patron de JP Morgan Chase and Co Jamie Dimon, a vu ses émoluments quasiment doubler à 20 millions de dollars en 2013, année où la banque américaine a pourtant dû payer le record de 20 milliards de dollars en frais judiciaires.
Dans un document boursier publié vendredi, la première banque américaine en termes d’actifs a indiqué que son conseil d’administration avait approuvé un bonus de 18,5 millions de dollars pour M. Dimon au titre de l’an dernier.
Il sera versé sous forme d’actions qui doivent être conservées entre deux et trois ans avant d’être vendues, afin d’inciter à viser une bonne performance de long terme.
En incluant son salaire de 1,5 million de dollars, inchangé sur un an, M. Dimon va toucher 20 millions de dollars au total au titre de 2013, contre 11,5 millions en 2012, et 23 millions en 2011 et 2010.
L’année 2012 avait été marquée par l’affaire dite de la “baleine de Londres”, une perte de courtage de 6 milliards de dollars du bureau londonien d’investissements en propre de la banque à la suite de positions massives dans les dérivés de crédit qui ont mal tourné.
L’affaire a déclenché l’ire des régulateurs américains et placé la banque, jadis considérée comme le bon élève de Wall Street, dans le collimateur du gouvernement américain.
La banque avait malgré la “baleine” dégagé en 2012 un bénéfice net record de 21,3 milliards de dollars, en hausse de 12%, pour un chiffre d’affaires de 97 milliards.
En 2013 en revanche, elle a dû payer le prix de ses démêlés avec la justice et avec le gouvernement américain et a payé quelque 20 milliards de dollars pour solder une série de litiges, notamment 13 milliards dus aux titres dérivés de prêts hypothécaires à risque (subprime) vendus avant la crise et 1 milliard dû à l’affaire de la “baleine”.
Cette lourde ardoise a pesé sur ses bénéfices annuels qui ont reculé de 16% à 17,9 milliards de dollars.
Le document boursier fait valoir qu’en décidant de l’augmentation de rémunération, le conseil d’administration a pris en compte “la performance de long terme préservée de l’entreprise, ses gains de part de marché, la satisfaction des clients, les problèmes juridiques auxquels fait face l’entreprise et les mesures prises pour les résoudre”.
“Sous l’impulsion de M. Dimon, l’entreprise a renforcé les contrôles” et renforcé sa position de leader, conclut le document.