Notation : La COFACE considère le risque pays pour la Tunisie “assez élevé”

Par : TAP

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) a maintenu le classement du risque pays de la Tunisie pour 2014 au niveau «B», risque «assez élevé» et celui de l’environnement des affaires à «A4» -niveau «satisfaisant», inchangés par rapport à 2013, selon son évaluation annuelle des risques pays parue jeudi sur son site.

Ainsi, pour 2014, l’organisme français s’attend à un taux de croissance à peine supérieur à celui de 2013 de 3% contre 2,8 et 4% prévu par le gouvernement sortant.

Cependant, le rebond de l’économie tunisienne pourrait, selon la COFACE, être entravée par des tensions socio-politiques jusqu’à la fin du processus de transition, ainsi que par une situation économique “modérément dynamique” dans le monde et “la faiblesse de la reprise” dans l’Union européenne (UE), principal partenaire économique du pays.

La COFACE s’attend, également, à une légère baisse des déficits jumeaux (budgétaire et de la balance courante), soulagés par l’aide financière internationale.

A cet égard, en raison des mesures d’austérité, le déficit budgétaire pourrait tomber légèrement en 2014, mais il «pourrait y avoir un manque de continuité de la politique budgétaire en raison de la perspective d’un nouveau gouvernement», estime la COFACE.

Quant à la dette publique, déjà plus élevée proportionnellement au PIB et par rapport à la moyenne des pays émergents comparables, “elle augmente progressivement, mais elle est en partie intérieure alors que le reste est contracté à des conditions concessionnelles”, indique encore la COFACE.

Pour cette institution, «les comptes extérieurs resteront sous pression». Elle prévoit une hausse légère des exportations à cause de l’instabilité politique et sociale et de la morosité économique en Europe, tandis que les importations devraient souffrir “de la hausse des prix de l’énergie importée (15% du total)”.

Toujours selon l’évaluation de la compagnie, le déficit du compte courant demeurera élevé, en dépit d’un léger recul. Les transferts en devises de la communauté tunisienne à l’étranger «seront élastiques» et le tourisme demeure sensible à la détérioration de la situation sécuritaire.

La COFACE s’attend en outre à «une détérioration des ratios de la dette extérieure» de la Tunisie en 2014 en dépit d’une reconduction attendue des prêts de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement à laquelle seront ajoutés les prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Agence française de développement (AFD). Ainsi, les réserves de change augmenteront mais demeureront «bien en deçà de la moyenne des pays émergents».

En ce qui concerne l’environnement des affaires, la COFACE souligne la faiblesse du secteur bancaire qui «pourrait nuire à la stabilité macro-économique» et relève une augmentation des incidents de paiement et des périodes de recouvrement plus longues.

Pour la compagnie, «l’environnement des affaires demeure problématique», mais des améliorations au niveau du cadre juridique (le code des investissements) sont prévues pour 2014.

Parmi les points forts de l’économie tunisienne, elle cite les ressources naturelles, agricoles et touristiques, la diversification économique, la main-d’œuvre qualifiée et la proximité du marché européen.

Alors que pour les faiblesses, il s’agit particulièrement de fortes inégalités sociales et géographiques, la division de la société entre islamistes et laïcs, l’importance de l’économie informelle à 40% du PIB, un chômage élevé principalement parmi les jeunes.

A noter que la COFACE organise au début de chaque année une conférence pour faire le point sur les risques pays et sectoriels dans le monde. Celle de cette année s’est tenue le 21 janvier.

WMC/TAP