Plusieurs centaines de salariés de La Redoute manifestent à Lille contre les licenciements

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és de La Redoute manifestent à Lille, le 28 janvier 2014 (Photo : Philippe Huguen)

[28/01/2014 13:58:24] Lille (AFP) Plusieurs centaines de salariés de La Redoute ont manifesté mardi à Lille contre les licenciements et pour dénoncer plus généralement la suppression de près de 1.200 emplois prévue par les futurs repreneurs du vépéciste, a constaté une journaliste de l’AFP.

Les manifestants étaient 700 selon la police, les syndicats évoquant pour leur part au moins 500 personnes venues dans des bus affrétés spécialement, sans compter celles venues par leurs propres moyens.

Derrière des banderoles “Non aux licenciements à La Redoute” et “Des garanties sociales pour tous les salariés”, le cortège est parti peu après 11H00 de la gare Lille Flandres pour rejoindre la Grand place, en centre-ville, vers 12H15.

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és de La Redoute manifestent à Lille, le 28 janvier 2014 (Photo : Philippe Huguen)

Certains portaient des pancartes autour du cou “Pinault fossoyeur de La Redoute” à l’effigie du patron du groupe Kering, qui se sépare du vépéciste en difficulté pour se recentrer sur le luxe, à la tête ornée de cornes de diable.

Les manifestants clamaient des slogans comme “Pinault, voyou, La Redoute est à nous”.

“On demande à Kering de mettre de l’argent de côté pour pallier tous les problèmes qui pourraient se présenter dans les années à venir”, a déclaré à l’AFP Fabrice Peeters, délégué CGT, qui, comme d’autres, craint que le plan présenté par les futurs repreneurs, Nathalie Balla et Eric Courteille, ne soit pas suffisant pour redresser l’entreprise.

“Garanties sociales”

“On demande des garanties sociales, par exemple une prime de licenciement et surtout, en réalité, on veut du travail”, a déclaré à l’AFP Nasser, qui travaille depuis 10 ans sur le site de La Martinoire, à Wattrelos (Nord).

Il a fait part de son “dégoût” : “On a travaillé pour quelqu’un qui nous méprise, il prend deux entrepreneurs pour nous virer”.

Les salariés ont multiplié ces dernières semaines les débrayages sur les différents sites de La Redoute.

L’intersyndicale CGT-CFDT-Sud-CFE/CGC demande notamment des préretraites payées à 100% pour les salariés de plus de 55 ans et des primes extra-légales de 100.000 euros par salarié en cas de licenciement ou d’externalisation.

Elle demande aussi à Kering des garanties pour les salariés “qui restent” en plaçant 100.000 euros par employé “dans une fiducie qu’on pourra débloquer en cas d’externalisation ou de départ de l’entreprise”, a résumé Jean-Christophe Leroy, délégué CGT.

“C’est compliqué moralement. On ne sait pas qui va sauter, qui ne va pas sauter. On se regarde en chiens de faïence”, confie sous sa cape de pluie une jeune femme “assimilée cadre” au siège de l’entreprise à Roubaix, qui préfère ne pas donner son nom.

Le plan de redressement présenté le 9 janvier par les futurs repreneurs prévoit notamment la suppression sur quatre ans de 1.178 des 3.437 postes que compte l’entreprise de vente à distance.

Nathalie Balla et Eric Courteille, respectivement PDG de La Redoute et secrétaire général de sa maison-mère Redcats, ont déclaré que le nombre de licenciements serait “significativement en-dessous de celui du plan de 2008, qui était de 672”.

“Dire aujourd’hui qu’il y aura moins de licenciements contraints qu’en 2008, c’est une vue de l’esprit, et c’est mentir aux gens”, a affirmé dans le cortège M. Peeters, pour qui il est trop tôt pour pouvoir se prononcer.

“On a tout donné pour La Redoute et voilà ce qu’on a en retour. On mérite mieux que ça”, a estimé pour sa part Christine, 50 ans, “dont 30 ans de boîte”.