La dernière est de l’auteur à grand succès sous la coupole de l’ANC, le fameux Brahim Gassas. S’époumoner au point de s’évanouir en défense de l’Islam de la Tunisie menacé par la horde des «Kefferine» et par l’article 6 -œuvre des mécréants que Gassas vilipende- est grandiose dans le délire et dans le non-sens que les discussions de la Constituante nous présentent au fil des jours que nous comptons difficilement. Il faut dire qu’il a dépassé dans le show les œuvres de ses illustres prédécesseurs, Aymen Zouaghi du Courant de l’amitié ou de l’amour, et Abderraouf Ayadi, cet ancien CPR converti en missionnaire de l’islamisation de l’Ifriquia!
De ce «grand cirque» qui finit par faire perdre le peu d’espoir que certains de nous ont difficilement récupéré après le 4 janvier et le redémarrage du processus du Dialogue national, c’est la Tunisie de l’an 2014, l’an III après sa révolution. D’ailleurs, vu de l’extérieur, de l’autre côté du monde, c’est bien ce que les observateurs retiennent. Les derniers rounds de la bataille entre les islamo-nahdhaouis avançant masqués ou fissurés en plusieurs tendances et les forces séculières de la Tunisie moderne, forces politiques mais surtout sociales, économiques et culturelles.
Toute une campagne est en train de se mettre en place depuis un bon moment. Nous avons vu des flics, soi-disant syndicalistes, s’autoproclamer historiens et juges, des généraux se déchirer pour nous faire avaler leur version de la chute de leur ancien chef d’Etat Major. Des versions qui frisent la négation de tous les sacrifices de notre peuple un mois durant, un président qui cite dans son discours officiel un présentateur télé d’El Jazeera, des avocats qui chahutent les procès pour demander une cours à Béja d’un gouvernement qui n’existe pas, des éboueurs qui font grève pendant une semaine pendant la fête de la Révolution qui les a fait sortir du moyen âge syndical! C’est aussi ça la Tunisie … et ses contradictions. La Tunisie où Gassas prend le micro pour traiter ses collègues de mécréants en citant le Saint Coran qu’il n’assimile même pas correctement. C’est ça la Tunisie!?
Alors ne désespérons pas encore. C’est ce qu’ils veulent! Attention! Surtout pas de relâche de pression. La Constitution, qu’on est en train d’accoucher dans la douleur et peut-être par césarienne, demeure quand même très bonne. De toutes les façons, elle est meilleure que ce que voulait la frange conservatrice d’Ennahdha et de ce qui c’est fait jusqu’ici dans un pays islamique à notre connaissance.
Nous l’espérons meilleure et encore plus moderne et démocratique, la bataille n’est pas finie et les avancées démocratiques sont toujours les fruits des combats de longue haleine, comme ces milliers de combats menés par notre peuple depuis 1956 et jusqu’en 2010 contre les dictatures de Bourguiba et de Ben Ali.