L’UEJF demande le retrait d’une vidéo de Dieudonné sur Youtube

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Le logo de Youtube (Photo : Ethan Miller)

[29/01/2014 11:43:14] Paris (AFP) L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a demandé mercredi à la justice d’ordonner à Dieudonné de retirer la vidéo “2014 sera l’année de la quenelle”, diffusée sur YouTube, l’association estimant que quatre passages sont susceptibles de constituer des délits.

Saisi en référé (procédure d’urgence), le tribunal de grande instance de Paris a mis sa décision en délibéré au 12 février.

L’UEJF estime que les passages litigieux relèvent de “la contestation de crime contre l’Humanité, diffamation raciale, de provocation à la haine raciale et d’injure publique”.

Ordonner à Dieudonné de retirer cette vidéo permettra ensuite à l’UEJF “d’agir auprès de YouTube”, a souligné son avocat, Me Stéphane Lilti, qui a égratigné la “négligence” et la “passivité” du site.

Dans cette vidéo, l’humoriste controversé déclarait notamment “moi les chambres à gaz j’y connais rien, si tu veux vraiment je peux t’organiser un rencard avec Robert”. Pour l’avocat de l’UEJF, Dieudonné érige ainsi le négationniste Robert Faurisson “en historien de référence” de la Shoah.

Après avoir affirmé qu’il n’est “pas antisémite”, le polémiste poursuivait en déclarant “je n’ai pas à choisir entre les juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire, j’étais pas né en 1900 machin moi je suis né en 66 donc je sais pas ce qui c’est passé moi, qui a provoqué qui, qui a volé qui… J’ai ma petite idée, mais enfin (…)”.

“On fait des juifs les responsables de la Shoah”, a plaidé Me Lilti.

L’avocat a également annoncé qu’il ferait citer Dieudonné devant le tribunal correctionnel pour les propos contenus dans cette vidéo.

Dénonçant la “chasse à courre organisée actuellement contre Dieudonné”, son avocat Me Jacques Verdier a estimé que les propos litigieux sont des “saillies humoristiques”.

Dieudonné n’est “pas le suppôt du IIIe Reich”, a-t-il poursuivi. Si un homme a fait une “quenelle” (geste décrit par ses partisans comme une expression “anti-système” mais pas par ses détracteurs qui le voient comme un salut nazi inversé), devant l’école juive de Toulouse où Mohamed Merah a tué trois enfants, son client “se démarque” d’une telle initiative. “Oui, c’est scandaleux”, a dit l’avocat.