éfense, Jean-Yves Le Drian, devant une frégate multi-missions (FREMM) à Brest le 18 octobre 2012 (Photo : Fred Tanneau) |
[29/01/2014 22:02:01] Paris (AFP) Les exportations françaises d’armements ont bondi en 2013 d’environ 30% par rapport à 2012, avec 6,3 milliards d’euros de prises de commandes, grâce notamment à d’importants contrats conclus au Moyen-Orient, a indiqué mercredi le ministère de la Défense.
En 2012, année plutôt terne pour le secteur, les prises de commandes s’étaient élevées à 4,8 milliards d’euros, contre 6,5 milliards un an plus tôt. 2013 a en revanche été marquée par “un retour significatif des contrats majeurs”, avec huit contrats d’environ 200 millions d’euros, contre trois seulement l’année précédente.
Des résultats préliminaires que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit présenter jeudi à Brest, lors de la remise par les chantier-navals DCNS d’une frégate multi-missions (FREMM) à la Marine Royale marocaine.
Dans un contexte politique favorable, en raison des tensions entre le puissant concurrent américain et ses alliés dans le Golfe, Paris espère “faire au moins aussi bien en 2014” et conforter sa position de quatrième exportateur d’armes mondial, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie.
Géographiquement, la France a fait en 2013 un retour en force sur le marché moyen-oriental, qui a représenté 40% du total de ses exportations. Avec 1,8 milliard d’euros de prises de commandes et 28% de l’ensemble, l’Arabie saoudite est le premier client de la France en matière d’armements. Selon le ministère, l’Asie du sud est (16%), avec en particulier Singapour, l’Afrique du nord (11%) et l’Amérique latine (9%) constituent ensuite les principaux débouchés de l’industrie française de défense.
Parmi les gros contrats 2013, la rénovation de la flotte saoudienne compte pour plus de 500 millions d’euros, et la vente de satellites de communication au Brésil pour 300 millions. Mais d’autres importants contrats, comme la vente d’hélicoptères à l’Ouzbékistan et au Pérou, témoignent de la présence française dans une variété de secteurs.(La vente de deux satellites espions aux Emirats Arabes Unis, qui doit entrer en vigueur “dans les semaines qui suivent”, n’a pas été comptabilisée).
L’électronique de défense en pointe
armes (Photo : P. Pizarro / A. Bommenel) |
2013 a également été marquée par la consolidation du “socle” sur lequel reposent les exportations françaises, avec des contrats inférieurs à 200 millions d’euros, en hausse de 7%. Le fabricant européen de missiles MBDA et Thales, spécialisé dans l’électronique de défense, ont été en 2013 les deux premiers groupes exportateurs, pour 1,5 milliard d’euros chacun pour la seule part française des contrats.
Les exportations dans le domaine satellitaire ont été multipliées par quatre par rapport à 2012 et ont constitué 1/8e des 6,3 milliards de prises de commandes, avec un fort potentiel de développement pour les années à venir, estime-t-on au ministère.
Plusieurs facteurs expliquent, selon la Défense, le rebond des exportations françaises. La politique française au Moyen-orient – notamment sur la Syrie ou l’Iran – “fait que les monarchies du Golfe ont tendance à favoriser les commandes françaises”, souligne-t-on.
Une meilleure organisation du soutien aux exportations, avec la création d’un Comité ministériel exportations de défense (Comed), et le volontarisme du gouvernement ont par ailleurs renforcé l’efficacité de la filière. Un responsable de la Défense souligne également “l’attitude de conquête des entreprises françaises”, dans un secteur de plus en plus concurrentiel, où la baisse des commandes publiques oblige tous les industriels occidentaux à se disputer les nouveaux marchés.
Les groupes industriels français devraient bénéficier cette année du même environnement politique favorable. “L’année 2014 peut être exceptionnelle, si le contrat de vente du Rafale à l’Inde se concrétise”, fait-on valoir côté Défense. Une discussion “très avancée”, que Paris espère voir aboutir dans les prochains mois, tout en soulignant avec prudence la durée toujours très longue de ce type de négociations avec l’Inde. Estimée à plus de 12 milliards d’euros, la vente de 126 appareils par Dassault Aviation ferait exploser les chiffres des exportations.