ésultats annuels du groupe à Paris le 30 janvier 2014 (Photo : Eric Piermont) |
[30/01/2014 20:09:21] Paris (AFP) Le numéro un mondial du luxe LVMH, propriétaire entre autres de Louis Vuitton, Bulgari, Sephora ou Moët & Chandon, a signé en 2013 un nouveau record de ventes mais ses résultats ont peu progressé, du fait d’un ralentissement de sa marque phare Vuitton.
Le chiffre d’affaires, tiré par la maroquinerie et la distribution sélective, a progressé de 4% à 29,15 milliards d’euros, mais le bénéfice net est resté stable à 3,4 milliards d’euros. Des résultats à peu près en ligne avec les attentes des analystes.
Le résultat opérationnel courant dépasse pour la première fois les 6 milliards d’euros” (6,02 milliards), s’est félicité le PDG Bernard Arnault devant la presse. Mais il n’a progressé que de 1,7%, freiné en partie par des investissements de développement des marques Céline, Berluti ou Fendi.
Quant à la marge opérationnelle de LVMH, qui détient aussi Givenchy, Guerlain ou Parfums Christian Dior, elle s’est maintenue à près de 21%.
Pour 2014, “on va continuer la même stratégie, on est raisonnablement confiant”, a dit M. Arnault.
Il a listé trois raisons à la croissance “moins rapide” du groupe en 2013. La première est “l’environnement économique global”, avec “un peu moins de croissance et de dynamisme” dans certains pays émergents et le fait que “la Chine a pris un certain nombre de mesures” qui ont freiné la consommation des produits de luxe. Mais il a souligné le potentiel “considérable” des marchés émergents sur le long terme.
“La deuxième raison, a-t-il dit, est que les changes ont eu un impact négatif sur les affaires, alors que les années précédentes c’était l’inverse”.
Enfin, “nous avons décidé de poursuivre chez Louis Vuitton une stratégie de croissance plus raisonnable”, dans laquelle la part des sacs en toile enduite Monogram est vouée à diminuer au profit de sacs en cuir haut de gamme, a-t-il rappelé.
Par divisions, le résultat opérationnel de la Mode et maroquinerie, pilier principal emmené par Vuitton, a reculé de 4% à 3,14 milliards d’euros, tandis que toutes les autres activités voient leur résultat progresser: +6% pour la distribution sélective, +9% pour les vins et spiritueux, +2% pour les parfums et cosmétiques et +12% pour les montres et la joaillerie.
Le groupe a maintenu “une bonne dynamique” aux Etats-Unis (+9% de croissance organique des ventes) et en Asie (+13%) et estime avoir également bien résisté en Europe (+2%). LVMH réalise 37% de ses ventes en Asie, 11% en France, 19% dans le reste de l’Europe, 23% aux Etats-Unis et 10% ailleurs dans le monde.
Listes d’attente
Dans un contexte où le marché mondial du luxe a décéléré, la croissance organique des ventes (hors effets de change) a ralenti à 8%, contre 9% en 2012. Le groupe est parvenu à stabiliser son rythme à 8% au 4e trimestre.
Reste que la locomotive Vuitton, principal centre de profits de LVMH, avance moins vite qu’avant, ce qui a pesé en Bourse sur le titre tout au long de l’année 2013. Globalement, les ventes de la division Mode et maroquinerie sont en baisse (-0,4%) à 9,9 milliards d’euros.
Les produits logotypés de Vuitton séduisent moins les riches clients. Dirigé par une nouvelle équipe qui inclut la fille de Bernard Arnault, Vuitton se repositionne pour monter en gamme avec des sacs en cuir. Avec succès, a estimé M. Arnault: “on a des listes d’attente qui augmentent semaine après semaine”.
En 2013, LVMH a par ailleurs acquis 80% du roi du cachemire italien Loro Piana, ainsi que plusieurs jeunes marques jugées prometteuses pour l’avenir.
En grande forme (+13%), la distribution sélective emmenée par Sephora pèse désormais 8,9 milliards d’euros. M. Arnault a de nouveau déploré que le magasin Sephora des Champs-Elysées doive fermer à 21h.
Les ventes de Vins et spiritueux sont en hausse de 1% à 4,2 milliards d’euros, pâtissant notamment d’une chute du cognac en Chine.
Celles des Parfums et cosmétiques ont progressé de 3% à 3,7 milliards d’euros. “J’Adore” de Dior est demeuré le parfum le plus vendu en France.
Les montres et la joaillerie ont reculé de 2% à 2,8 milliards d’euros.
LVMH compte proposer un dividende de 3,10 euros au titre de l’exercice 2013, en hausse de 7%.