Ahmed Ammar Youmbaï, réputé très proche de l’UGTT, nommé par Mehdi Jomâa, ministre des Affaires sociales, pourrait-il être le bon arbitre pour gérer les relations entre les différents partenaires sociaux et garantir la paix sociale?
Les récentes déclarations de Houssine Abbassi, secrétaire général de l’UGTT, iraient dans ce sens puisqu’il appelle à un Dialogue national pour négocier une trêve sociale.
Rappelons, en passant, qu’auparavant, il y a eu signature du contrat social entre les partenaires sociaux et l’Etat, pour résoudre, en commun accord, tous les problèmes qui peuvent se poser entre entreprises et employés et dont les responsables peuvent être les uns ou les autres.
M. Youmbaï a une longue expérience en matière de conflits et de négociations sociales et c’est peut-être ce qui explique le choix porté sur lui par Mehdi Jomaâ.
Le chef du gouvernement provisoire a d’ailleurs insisté dans son discours d’investiture devant la Constituante sur la nécessité d’assurer la paix sociale. «Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité dans les circonstances actuelles que traverse le pays. Je suis sûr que les organisations nationales, telles l’UGTT ou l’UTICA, sont conscientes de l’importance des enjeux et s’investiront comme il se doit pour qu’une trêve sociale ait lieu».
Mehdi Jomaâ a également insisté sur l’importance de la valeur travail et sur le devoir du gouvernement de mettre fin à tout débordement ou toute tentative d’entrave à la bonne marche du travail dans les entreprises ou les établissements publics et qui soient entrepris de manière sauvage et dans le non respect des lois et des procédures.
Le dernier communiqué de la BCT a aussi parlé, suite à l’obtention du vote de confiance du gouvernement Jomaâ, de «développements positifs de nature à envoyer des messages rassurants aux opérateurs économiques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et à contribuer à un regain de confiance, ainsi qu’à préparer le terrain favorable à l’amélioration du climat des affaires et à la reprise du rythme de l’activité économique et de la croissance». Un peu plus loin, le Conseil d’Administration de la BCT a appelé à «une persévérance accrue de la part de toutes les parties prenantes afin d’instaurer un climat social, politique et sécuritaire sain et stable permettant aux entreprises économiques de rétablir les pré-requis en matière de productivité et de compétitivité».
Ahmed Ammar Youmbaï, l’homme de l’UGTT, pourrait-il prendre assez de recul en tant que membre du gouvernement Jomaâ pour être à distances égales des partenaires sociaux et se porter garant pour un apaisement social propice au travail, à la productivité, à l’investissement et à la reprise de la dynamique économique du secteur privé?