Un RER Gare du Nord (Photo : Jacques Demarthon) |
[31/01/2014 07:00:36] Paris (AFP) La modernisation du réseau ferroviaire francilien, ancien et saturé, devrait être accélérée cette année, avec un milliard d’euros d’investissements et un accord de principe du président de la région de fermer des lignes pour effectuer des travaux.
Un caténaire sur la ligne C du RER bientôt centenaire, des rails qui cassent, obligeant à de fréquentes interruptions de trafic, des feuilles mortes qui gênent la circulation sur des lignes où, la nuit, les trains de fret succèdent aux trains de banlieue: les lignes ferroviaires d’Ile-de-France, qui ont connu une hausse de trafic de 40% en 10 ans, sont plus que vieillissantes.
Et surtout, du fait de la densité de trafic, le moindre dysfonctionnement entraîne d’importantes perturbations.
“Les infrastructures en Ile-de-France ne sont pas à la hauteur de ce qu’elles devraient être”, commente le président du gestionnaire d’infrastructure Réseau ferré de France (RFF), Jacques Rapoport.
En 2014, un milliard d’euros sera affecté au renouvellement et à la modernisation des infrastructures ferroviaires franciliennes, sur lesquelles circulent 40% des trains français, et 70% des voyageurs. 900 recrutements y seront menés, contre 700 en 2013, et seulement 200 en 2010.
Une personne attend sur le quai de la ligne du RER A (Photo : Fred Dufour) |
“L?île-de-France devient une priorité nationale”, a affirmé Yves Ramette, directeur général Ile-de-France RFF et SNCF Infra (en charge de l’infrastructure avec RFF).
Ces importants travaux ne seront pas sans conséquences pour les voyageurs, puisque des portions de lignes seront fermées, parfois pendant plusieurs semaines, pour effectuer ces travaux. Le président PS du conseil régional d’Ile-de-France et du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) Jean-Paul Huchon, s’est récemment dit “prêt” à autoriser ces coupures totales pour accélérer la rénovation.
Des équipements qui datent des années 30
Les fermetures devraient essentiellement avoir lieu la nuit, le dimanche, pendant l’été. Certaines lignes pourraient toutefois ne pas fonctionner pendant plusieurs semaines.
“Il y a une programmation sur tous ces sujets qui se fait en ce moment. (…) Nous allons pouvoir, avec le Stif, faire des annonces dans des délais assez courts”, a précisé Yves Ramette, soulignant que la SNCF, via sa branche francilienne Transilien, “doit apporter de manière très sûre des solutions de substitution, notamment à base de bus”.
ésident de la SNCF Guillaume Pepy le 13 mars 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
Le président de la SNCF Guillaume Pepy avait indiqué le 20 janvier que les travaux en Ile-de-France seront multipliés par 2,5 par rapport à 2012: “on va pouvoir cesser de faire à la petite cuiller, on va pouvoir passer à la grande cuiller voire à la louche”.
“Organiser des chantiers de cette importance, de cet impact sur la circulation des trains en zone dense (…), dans des zones où circulent 200 trains par jour, ça implique une organisation extrêmement fine et pointue. C’est au quart d’heure ou à la demi-heure que c’est programmé, avec différents corps de métiers, différentes disciplines”, a détaillé Jacques Rapoport.
Les travaux ne seront pourtant pas cantonnés à l’Ile-de-France. La moitié du réseau, sur laquelle circulent 80% des trains, et qui a “souffert de sous-investissements pendant 30 ans”, selon Jacques Rapoport, sera également modernisée.
Mille kilomètres de voies seront renouvelées, contre 500 en 2005. Entre 2013 et 2020, 2,5 milliards d’euros y seront consacrés chaque année.
Des rails, caténaires, ponts, signalisation, seront changés et modernisés. Des travaux d’accessibilité en gare et suppression de passages à niveaux seront également engagés.
“Ce n’est pas normal qu’il y ait des équipements qui datent des années 30”, a réagi Jacques Rapoport.
Lorsque le réseau est vieillissant, les trains doivent ralentir pour éviter les accidents, 10% du réseau est ainsi soumis à une vitesse réduite.
Ce renouvellement avait commencé en 2008, dans le cadre du Contrat de performance signé avec l?État, qui prévoyait 13 milliards d’euros affectés entre 2008 et 2015.