La cigarette électronique veut surfer sur la vague des objets connectés

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électronique, à Paris le 5 mars 2013 (Photo : Kenzo Tribouillard)

[31/01/2014 08:39:57] Paris (AFP) Ventes qui explosent, boutiques qui ouvrent un peu partout… le marché de la cigarette électronique, en plein essor, veut aussi surfer sur le boom des objets connectés, en transmettant des données sur sa consommation à son mobile ou son ordinateur.

Au cours de l’année 2013, l’usage de la cigarette électronique (e-cigarette ou “ecig”), un appareil délivrant une vapeur aromatisée contenant de la nicotine, est devenu un véritable phénomène de société.

Si les méfaits possibles de ce nouvel accessoire aux allures de gros stylo restent à étudier de près et la législation est encore floue, ils seraient sept millions en Europe à s’adonner au vapotage, selon les chiffres publiés lors d’une récente conférence internationale à Londres.

En France, le marché de la cigarette électronique est évalué, pour l’année 2013, entre 100 et 200 millions d’euros et connaît une croissance fulgurante.

Signe de cet engouement, des dizaines d’accessoires ont vu le jour: des flacons de e-liquides aux arômes improbables (spéculos, pina colada…), aux embouts multicolores en passant par le cigare électronique.

Au milieu de cette offre foisonnante, une start-up française, Smokio, vient de lancer une cigarette électronique “intelligente” qui surfe sur la vague des objets connectés et du “quantified self”, ou la mesure et l’analyse des données personnelles dans les domaines du sport ou de la santé, par exemple.

D’après l’institut spécialisé dans les télécoms Idate, 15 milliards de machines, de terminaux et d’objets étaient connectés à internet en 2012 et ils seront 80 milliards dès 2020.

“Coach électronique”

Smokio, vendu plus cher que la moyenne des autres kits de vapotage (30 à 50 euros), communique par bluetooth avec une application située sur le smartphone de l’utilisateur. Il le renseigne sur le nombre de bouffées, les économies réalisées, l’équivalent en vraies cigarettes, cartographie les lieux de vapotage ou le niveau de batterie de l’ecig.

“On sait qu’une vraie cigarette a un début et une fin et qu’il y en a vingt dans un paquet, c’est facile de compter. Mais pour suivre son activité de vapotage, c’était plus compliqué”, fait valoir à l’AFP Alexandre Prot, co-fondateur de Smokio et ancien fumeur, pour expliquer l’origine de cette idée.

“Voir concrètement l’impact positif sur son portefeuille et sa santé, ça encourage à ne pas reprendre la cigarette”, estime celui qui voit dans son produit, entièrement conçu et développé en France et assemblé en Chine, un “coach électronique”.

Côté santé, l’application fournit également, en se basant sur de simples statistiques, “des indicateurs d’amélioration de santé” tels que le taux de régénération, le nombre de jours d’espérance de vie gagnés, la nicotine éliminée, le taux d’oxygénation du sang et le risque d’accident cardiaque.

Face à Smokio, présenté comme la première cigarette électronique de ce type, des modèles comme la eVic ou la eMode, du chinois Joyetech (un des principaux fabricants mondiaux), permettent de suivre sur un logiciel des statistiques de vapotage plus limitées en connectant sa ecig à son ordinateur à l’aide d’un câble.

“Avec les objets connectés qui ont le vent en poupe, je pense que ce genre d’initiatives va se développer”, juge Gaël Robert, dont le groupe de presse Oracom a lancé, fin 2013, le trimestriel “e-cig Magazine”, la première revue en France consacrée à ce sujet.