à Saint-Laurent-Blangy le 15 janvier 2014 (Photo : Philippe Huguen) |
[03/02/2014 08:45:06] Orléans (AFP) Un collectif des “2.210” salariés du transporteur Mory Ducros dont les emplois sont potentiellement préservés dans le cadre d’une reprise par Arcole Industries a “exhorté” lundi les syndicats à signer l’accord “permettant au tribunal de commerce de Pontoise de statuer” sur l’offre de reprise.
Le tribunal doit reprendre les discussions mardi à 14H30. Le principal point d’achoppement porte sur la signature d’un accord majoritaire des syndicats, exigé comme clause suspensive à la reprise par Arcole, et que la CFDT, premier syndicat de l’entreprise, se refusait à signer vendredi.
Dans un communiqué transmis à l’AFP par l’un de ses membres à Orléans, le collectif “des collaborateurs Mory Ducros qui potentiellement pourraient être +sauvés+ (…) déplore les licenciements annoncés et la fermeture programmée de certaines agences, mais estime en conscience que la sauvegarde de 2.210 emplois et plusieurs milliers de sous-traitants ne peut pas être mise en péril”.
Aussi, le collectif “exhorte les organisations syndicales à prendre en considération l’avis exprimé dans ce communiqué en signant l’ultime document permettant au Tribunal de statuer”.
“Nous devons être entendus”, conclut le communiqué des “2.210”.
L’avenir du transporteur de colis et de ses 5.000 salariés est en suspens depuis vendredi, le tribunal de commerce de Pontoise ayant différé l’examen de l’offre de reprise en raison des réserves exprimées par la CFDT.
“Le tribunal a souhaité une suspension d’audience. Il n’a pas eu toutes les réponses à ses questions et il attend des compléments”, a expliqué Philippe Blériot, l’administrateur judiciaire.
“La CFDT assume sa non-signature”, a déclaré Fabian Tosolini, responsable de la CFDT-Transports, qui estime que “la lettre d’intention” approuvée par quatre syndicats sur cinq (CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) jeudi à l’aube “suffit”.
Sous l’égide du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, des négociations marathon ont eu lieu durant plusieurs jours afin d’assurer la survie du numéro 2 de la messagerie française, en redressement judiciaire depuis le 25 novembre.
L’offre de reprise prévoit de sauvegarder 2.210 emplois, 50 agences sur 85, ainsi qu’une enveloppe de 21 à 30 millions d’euros pour les indemnités supra-légales destinées aux salariés qui vont perdre leur emploi (en plus des indemnités normales de licenciement).
“Arcole a confirmé son offre et prorogé sa validité jusqu’à mardi soir pour que le tribunal puisse statuer”, a indiqué le groupe dans un communiqué. Le dépôt de bilan de Mory Ducros est l’un des plus importants en France depuis celui de Moulinex en 2001. Le transporteur, fruit d’une fusion fin 2012 de deux entreprises en difficulté et aux cultures très différentes, n’a pas résisté à la crise du secteur.