ège moscovite du géant russe de gaz Gazprom (Photo : Yuri Kadobnov) |
[03/02/2014 10:30:13] Moscou (AFP) L’Ukraine, en difficultés financières, se trouve incapable de régler le gaz acheté à prix réduit à la Russie en janvier, ce qui porte sa dette envers le groupe russe Gazprom à 3,35 milliards de dollars, rapporte lundi le journal russe Vedomosti.
Après le renoncement en novembre de Kiev à signer un accord de libre échange avec l’Union européenne, Moscou avait accordé un prêt de 15 milliards de dollars à Kiev — dont elle a déjà versé trois milliards– un rabais de 30% du prix sur le gaz et un report du paiement des dettes gazières accumulées l’an dernier.
Mais les autorités russes ont décidé la semaine dernière d’attendre la formation d’un nouveau gouvernement avant tout nouveau versement et multiplient ces derniers jours les déclarations d’inquiétudes sur la dette gazière.
Selon Vedomosti, malgré le rabais de 30% accordé par Moscou, l’opérateur gazier ukrainien Naftogaz n’a pas réglé sa facture de 650 millions de dollars pour le mois de janvier et sa dette totale atteint 3,35 milliards de dollars.
“Naftogaz ne va apparemment pas payer pour le gaz acheté en janvier”, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, au journal.
“Le contrat prévoit la possibilité pour Gazprom de passer à un système de paiement à l’avance, mais il faut d’abord avoir une idée de la solvabilité de l’Ukraine”, a-t-il également déclaré.
L’idée de passer à un système de paiement à l’avance, déjà avancée à l’automne, avait été interprétée comme une menace de couper le gaz à l’Ukraine, qui s’approvisionne essentiellement chez son voisin russe.
Les conflits gaziers à répétition entre les deux pays ont perturbé à plusieurs reprises les livraisons de gaz vers l’UE, en 2006 et 2009.
“Même avec un prix réduit, ils disent qu’ils ne peuvent pas payer. Cela change la situation et devra être pris en compte dans les relations avec le nouveau gouvernement”, avait souligné le Premier ministre, Dmitri Medvedev, lors d’une réunion gouvernementale la semaine dernière.
Il avait souligné que la dette avait atteint un niveau “historique” et que Kiev demandait de nouveaux délais pour régler ses factures.
L’opposition ukrainienne a demandé de son côté une aide financière occidentale et la représentante de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, a annoncé lundi que Bruxelles préparait avec les Etats-Unis un programme d’assistance financière.
L’UE conditionnait pour l’instant toute aide financière à un accord entre le gouvernement ukrainien et le Fonds monétaire international, qui exige des mesures impopulaires comme une plus grande flexibilité de la monnaie, des mesures de rigueur budgétaire et surtout une hausse des prix du gaz aux consommateurs.