La Constitution est le meilleur retour sur investissement de la révolution tunisienne. Une Ola de sympathie vient de saluer l’achèvement de la rédaction de la Loi nouvelle Loi fondamentale de la Tunisie. Il conviendrait de monnayer cette charge émotive en “Investment appeal“ et en reflux d’IDE.
Peut-être convient-il de réactiver le slogan ’’Invest in democracy’’ qui n’a pas eu d’écho concret, au début de l’année 2011, car le pays avait continué à convulser dans sa dynamique révolutionnaire.
On peut tenter de transformer l’essai, à présent que le monde entier a les yeux rivés sur nous et que l’état d’esprit des plus grands dirigeants de ce monde et des plus grandes institutions financières nous est favorable. Il faut faire feu de tous bois et se lancer dans un lobbying tous azimuts.
Il faut réanimer notre diplomatie, doper les réseaux de FIPA Tunisie (Agence de l’investissement extérieur) ainsi que des Chambres mixtes, sans oublier les parcs technologiques. Notre cote est à son zénith, c’est le moment d’y aller. Et c’est le moment ou jamais.
Il n’y a rien à dire, la Tunisie retrouve les faveurs des pronostics. La finalisation de la Constitution a fait revenir le pays dans la partie. Le fait qu’après moult contractions le processus de transition se soit déridé et le pays ait préservé sa paix civile rappelle la Tunisie, à l’attention du monde. Cela lui vaut une deuxième vague de sympathie. Le pays est sur un pic d’audience et il vit un retour en grâce.
Cette posture avantageuse lui permet de capitaliser sur deux éléments précis. Il y a d’abord la résurgence du bonus de la première heure pour avoir été l’initiateur –accidentel dirons-nous- du “printemps arabe“. Ensuite, l’achèvement du processus constitutionnel qui a accouché d’une alternance tranquille a valu à la Tunisie d’être regardée comme un pays sérieux et civilisé. Cela laisse, bien entendu, présager d’un déroulement conséquent du processus électoral qui viendrait boucler, ce qui reste à courir du processus de transition.
Le pays est en position de solliciter la contribution active et effective de l’ensemble de la communauté internationale et de redorer son crédit national. La Tunisie s’est donnée une visibilité, et l’horizon semble plus dégagé. Le contexte est propice à la séduction des investisseurs et on peut désormais envisager la relance de l’économie avec le punch nécessaire.
Un travail “d’image building“ est à entreprendre
Quand il faut y aller, il faut y aller, comme le recommande la morale populaire. Un plan d’action peut être rapidement mis sur pied. Et toutes voiles dehors, il faut lâcher les rabatteurs d’investissement.
A l’évidence, un plan com’ doit être “urgencé“. La résilience de l’économie tunisienne, bien mise en avant, serait notre marque de fabrique. Et, que l’on sache bien que la Tunisie est parvenue à assimiler son feu révolutionnaire et qu’à présent une ère de paix sociale s’ouvre devant elle.
Les investisseurs, qui seraient tentés d’aller ailleurs, dans la région, courraient le risque de vivre les révolutions qui couvent dans ces pays. La Tunisie de ce point de vue devient un havre, un refuge. Et, dans le même temps un eldorado.
Nous considérons que ces éléments sont nos armes de séduction et qu’elles sont irréfutables et, donc, irrésistibles. Nous avions longtemps communiqué sur le slogan “Tunisia, a country that works“, cela donne “La Tunisie, un pays en marche’’. C’était à la fois notre cri de guerre et notre cri du cœur au sortir de la nuit coloniale lors du lancement du premier plan quinquennal. A présent on peut, à juste titre, soutenir que s’implanter en Tunisie c’est avoir “l’avenir devant soi“.
A la reconquête du G8, un objectif “plausible“
Que Mehdi Jomaa prenne son bâton de pèlerin et se lance à la reconquête du G8 devient une initiative réaliste. Notre come back dans le directoire de la planète est tout à fait plausible. Le confort de la situation est que le pays, par ses seuls moyens, a su aller vers un nouveau pacte social se donnant une visibilité de long terme. On sera en aise de plaider pour le codéveloppement, car nous avons l’avenir pour nous.
Par ailleurs, on peut envisager de rebâtir un rapport de confiance avec les agences de notation. Rappelons que leurs principales observations concernaient le blocage politique par lequel passait le pays. A présent l’hypothèque de la crise politique est levée –ou presque-, le processus de reconquête du grade investisseur devient un objectif tangible.