Dans un rapport qui a été rendu public, jeudi 5 février à Abou Dhabi (Emirats arabes Unis), et dans le but de développer le haut débit dans la région MENA, la Banque mondiale recommande de «mettre en place de nouveaux modèles d’offre d’infrastructure», de «raccorder les zones non desservies» et surtout «d’ouvrir pleinement leurs marchés haut débit à la concurrence», et ce à travers «l’élimination des monopoles, l’octroi de licences à un plus grand nombre d’opérateurs, la lutte contre les positions dominantes et l’abolition, sans équivoque, des barrières réglementaires».
Les experts de la BM soulignent que dans la région MENA, seuls le Bahreïn et la Jordanie ont mis en place une politique de libéralisation intégrale du secteur, tous les autres pays ne comptent qu’un nombre limité d’opérateurs titulaires de licences.
Pour la Tunisie, par exemple, le gouvernement est obligé, de par la loi, de s’inscrire dans un processus d’appel d’offres concurrentiel, chaque fois qu’il décide d’octroyer une nouvelle licence de télécommunication. Or, estime le rapport de la Banque, «dans un environnement entièrement concurrentiel, c’est le marché et non pas le gouvernement qui décide du nombre des opérateurs. Il est important de réfléchir à de nouveaux instruments de licences, tels que les autorisations générales et les simples déclarations».
D’après cette étude de référence, d’autres efforts de réformes doivent être entrepris, comme la création et le renforcement d’autorités nationales indépendantes de régulation (ARN) et la promotion d’un cadre réglementaire cohérent, permettant aux investisseurs de percevoir le marché de la région MENA comme un marché régional intégré.
Le rapport fait état de certaines conditions spécifiques à la région MENA qui peuvent faciliter la mise en œuvre de ces réformes. Il s’agit “de la présence de services publics dans l’énergie et le transport et l’existence d’un réseau national à fibres optiques, de l’émergence d’une population jeune et urbaine qui exerce d’énormes pressions sur la demande en haut débit et enfin, de la grande disponibilité du capital dans la région, positionnant le secteur des télécommunications comme force motrice de l’investissement étranger direct dans plusieurs pays”.
«Si ces bonnes conditions sont rassemblées, les pays de la région MENA pourraient sauter une étape et jeter les bases d’une économie numérique».