ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont) |
[08/02/2014 21:42:08] Paris (AFP) La Bourse de Paris se retrouvera au coeur de la saison française des résultats la semaine prochaine et surveillera particulièrement les valeurs les plus exposées aux pays émergents, actuellement en difficulté.
Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 1,50% pour terminer vendredi à 4.228,18 points. Depuis le 1er janvier, la place parisienne a perdu 1,58%.
Après une semaine passée sous l’égide de la Banque centrale européenne et de l’emploi aux États-Unis, la microéconomie devrait passer sur le devant de la scène.
En France, les publications vont battre leur plein. Les récentes inquiétudes sur les émergents se sont apaisées, mais elles n’ont pas disparu. Elles peuvent exposer les grandes valeurs du CAC 40, un indice qui rassemble des entreprises très internationalisées.
“Le marché risque de bouder les résultats et les croissances réalisées par certaines sociétés car les investisseurs voient un risque trop élevé sur les effets de change et préfèrent rester à l’écart de ces dossiers”, estime Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas).
Plusieurs poids lourds de la cote doivent publier leurs résultats annuels, mais certains sont plus exposés à la sphère émergente que d’autres, souligne-t-il. Les valeurs du luxe comme Hermès tournent leurs regards vers la Chine par exemple, et le groupe de services prépayés Edenred est très présent en Amérique du Sud.
Les banques centrales de plusieurs pays émergents ont réussi à enrayer la chute de leurs monnaies en remontant leurs taux directeurs ces dernières semaines.
Encore faut-il qu’ils arrivent ensuite à mettre à profit cette dévaluation pour augmenter leurs exportations, rappelle M. Lamielle. Sans quoi, les prévisions de croissance de ces pays pourraient être revues à la baisse, à cause du poids de leurs importations, devenues plus chères et menacer ainsi les futures performances des grands groupes français.
“Ce qui va être décrypté, c’est le discours du management et ce qu’il est capable de donner comme perspectives pour 2014. (…) Quelle est sa lecture sur les émergents pour continuer à dégager de la croissance ?”, développe Bertrand Lamielle.
D’autres grandes capitalisations sont attendues au tournant, car elles sont capables d’influer sur l’ensemble de leur secteur.
“Si Total limite ses investissements, ce sera négatif pour toutes les valeurs parapétrolières qui ont déjà bien du mal depuis quelques temps en Bourse”, assure Bertrand Lamielle.
– Croissance européenne dans le viseur –
Le marché parisien gardera aussi un oeil sur la santé de la zone euro, même si “la semaine n’est pas très riche en statistiques”, note Alexandre Baradez, analyste chez IG.
Les chiffres de la production industrielle en zone euro mercredi et la série de Produit intérieur brut (PIB) du quatrième trimestre 2013, publiée vendredi par de nombreux pays devrait toutefois donner du grain à moudre aux investisseurs.
Sur la croissance du PIB, les analystes d’ING s’attendent à voir “une troisième publication positive d’affilée”.
Les signes de reprise économique sur le Vieux Continent seront particulièrement surveillés, après le discours de Mario Draghi. Le président de la Banque centrale européenne estime qu’il n’y a toujours pas de déflation en zone euro. Son institution table sur une reprise graduelle de la croissance, capable de faire remonter les prix naturellement à moyen terme.
“Mario Draghi a besoin d’être conforté dans ses propos par la réalité économique de la zone euro. (…) Les mouvements du marché après son discours montrent qu’il y a de fortes attentes autour de la BCE”, explique Alexandre Baradez.
Du côté des États-Unis, les traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage seront scrutées jeudi, alors que les créations d’emplois ont rebondi moins que prévu en janvier. La confiance des consommateurs de février suivra le lendemain.
“Les indicateurs de confiance et l’emploi américain sont très regardés, car les opérateurs pensent que ces éléments sont déterminants pour le rythme” de la réduction des achats d’actifs mené par la Banque centrale américaine, conclut Alexandre Baradez.
La nouvelle présidente de la Fed, Janet Yellen, prononce d’ailleurs son premier discours mardi. Aucune surprise n’est à attendre: elle devrait s’inscrire dans la droite ligne de son prédécesseur Ben Bernanke.