Les Librairies Chapitre baissent le rideau, toutes n’auront pas d’acquéreur

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, le 29 avril 2013 (Photo : Francois Guillot)

[10/02/2014 06:34:45] Paris (AFP) Les Librairies Chapitre baisseront définitivement le rideau lundi soir, jour où le tribunal de commerce doit examiner une dernière vague d’offres de reprise qui ne permettra pas, quoi qu’il arrive, de sauver tous les emplois ni de trouver preneur pour les 31 boutiques encore à céder.

“Pour l’instant, nous avons sauvé plus de 450 emplois et j’espère que lundi on pourra en sauver encore un grand nombre”, a indiqué à l’AFP Michel Rességuier. Le président du réseau des librairies, qui employait initialement quelque 1.200 salariés, table sur le fait qu’à l’issue de l’audience “plus de la moitié des emplois” auront été sauvés.

Dans un contexte difficile pour le marché du livre et le secteur de la distribution de biens culturels en général, les librairies Chapitre (groupe Actissia), qui comptaient au départ 57 établissements répartis dans tout l’Hexagone, cumulaient les pertes depuis 2009. Le réseau a été placé en liquidation judiciaire le 2 décembre et autorisé à poursuivre l’activité jusqu’à ce lundi.

Deux vagues de cession ont depuis été organisées et 26 librairies ont pu trouver acquéreur et quitter le réseau. L’éditeur Albin Michel et le groupe Madrigall (Gallimard) ont repris plusieurs boutiques, une bonne partie ayant aussi été sauvées par leurs actuels directeurs.

“Près de 450 salariés sur le carreau”

Lundi, en fin d’après-midi, le tribunal examinera une dernière vague d’offres, portant sur une dizaine de librairies, et devrait en principe statuer dans la foulée.

Ce jour là, quoi qu’il advienne, ce sera “fermeture-rideau pour les librairies qui n’ont pas été reprises”, a indiqué à l’AFP Fabrice Eyraud (CFDT).

“Dans l’ensemble, les projets de cette troisième vague ont été validés par les élus du personnel, mais de toute façon à la fin, c’est le juge qui décidera”, a-t-il ajouté.

D’après le syndicaliste, au final, ce sont “près de 450 salariés qui vont rester sur le carreau”.

Parmi la centaine de salariés qui travaillent au siège, les reclassements seront “très minoritaires”, reconnaît M. Rességuier. A ces salariés, s’ajouteront ceux des magasins pour lesquels il n’y a pas de repreneur (une vingtaine de boutiques employant chacune environ 18 personnes, soit quelque 350 salariés).

Pour ceux-là, un plan social sera mis en place. La première réunion d’information-consultation aura lieu lors d’un Comité d’entreprise le 13 février, a indiqué M. Rességuier.

Faute de trésorerie, ces salariés ne pourront bénéficier d’indemnités supra-légales, un point sur lequel le président du réseau assure avoir “joué cartes sur table” dès le mois de mai, lorsqu’il a pris ses fonctions pour “essayer de trouver une solution” dans “une situation qui paraissait extrêmement compromise”.

Et si lundi, la dizaine d’offres est bien validée, M. Rességuier, estime que les librairies Chapitre “ne s’en seront pas mal tiré”.

“Evidemment, ça laisse toujours trop de salariés qui perdent leur emploi”, mais “on aura quand même réussi à sauver plus de la moitié des magasins, plus de la moitié des emplois”, a-t-il déclaré. “Pour être tout à fait franc, je n’étais pas sûr d’y arriver il y a six mois”.

Au moment du dépôt de bilan du réseau, la direction avait mis en avant “la fragilité de la situation économique (des pertes entre 15 et 20 millions d?euros depuis sa constitution en 2009), qui conjuguée aux problèmes d’approvisionnement de livres avaient “précipité la cessation de paiement du réseau”.

D’autres enseignes du secteur ont aussi souffert ces derniers temps, Virgin ayant payé le plus lourd tribut en étant purement et simplement liquidé cet été, laissant un millier de salariés sur le carreau.

Le réseau Chapitre est une filiale du groupe Actissia (France Loisirs, Chapitre.com), numéro deux de la distribution du livre en France. Le site internet chapitre.com, société distincte, n?est pas concerné.