Le constructeur automobile Mia Electric en redressement judiciaire

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à Cerisay le 2 septembre 2011 (Photo : Alain Jocard)

[12/02/2014 13:25:50] Bordeaux (AFP) Le constructeur automobile Mia Electric a été placé mercredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Niort, a-t-on appris auprès de la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal.

“La mise en redressement judiciaire est la moins mauvaise solution et va nous permettre de mettre à plat les comptes et la stratégie de l’entreprise”, a déclaré à l’AFP la présidente de la région, actionnaire dans Mia, société reprise en juin 2013 par un consortium d’investisseurs, Focus Asia.

L’entreprise a été placée en observation pour une période de six mois, a-t-elle précisé.

“On ne baisse pas les bras”, a poursuivi Mme Royal. “La bataille industrielle pour la voiture électrique 100% française continue”, a-t-elle ajouté, en soulignant que cela permettrait notamment d’exiger de la présidente de la société, la franco-coréenne Michèle Boos, “de tenir ses engagements sur les investissements” qu’elle promettait au moment de la reprise.

La société, qui appartenait jusqu’en juin aux groupes allemands ConEnergy et Kohl, avait repris en 2011 l’activité électrique de l’ancien équipementier Heuliez, mais ses objectifs de vente n’ayant pas été atteints, elle avait frôlé la liquidation judiciaire.

Mme Boos l’a reprise en juin 2013 à travers un consortium d’investisseurs, Focus Asia, qui détient 88% des parts. Le montant de la reprise n’a pas été révélé. Les 12% restants appartiennent à la région Poitou-Charentes. En 2012, 337 voitures ont été vendues, selon la société. Le chiffre de 2013 n’était pas disponible. Selon le syndicaliste CFE-CGC Christophe Klein, depuis la mi-décembre, aucune voiture n’est sortie de la chaîne de montage, qui est à l’arrêt, dans l’attente de pièces que les fournisseurs refusent de livrer.

“On ne vend plus de voitures depuis deux mois”, a-t-il déploré mercredi matin, en attendant la décision du tribunal. “Je n’ai jamais connu ça”.

Le salaires sont également versés régulièrement avec plusieurs semaines de retard. Ainsi, mardi soir, près de 40% des salariés attendaient toujours le règlement de leur paye de janvier, selon le syndicaliste.

Mme Boos avait annoncé à l’AFP, peu après la reprise, son intention de produire 200 véhicules par mois en 2014. Elle comptait aussi réduire les coûts de 35% en renégociant les contrats avec les fournisseurs, vendre des services d’ingénierie et faire venir de nouveaux investisseurs.