Edenred, freiné en 2013, se dit confiant pour 2014

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Un ticket restaurant dans un panier de fruits (Photo : Mychele Daniau)

[12/02/2014 17:40:18] Paris (AFP) Après des résultats solides en 2012, la société française de services prépayés Edenred a pâti en 2013 d’effets de change défavorables, mais reste confiante pour 2014, misant sur une reprise en Europe et sur le passage au numérique, notamment en France.

Le groupe émetteur des titres repas Ticket Restaurant et des chèques cadeau Kadéos a enregistré en 2013 un chiffre d’affaires de 1,03 milliard d’euros (-3,5%) pour un bénéfice net de 160 millions d’euros, en baisse de 12,6% sur un an et inférieur au consensus d’analystes calculé par Factset (193 millions).

“L’année 2013 a été excellente quand on regarde les chiffres comparables et nous abordons l’année 2014 positivement. Les pays émergents représentent 60% de l’activité du groupe et c’est là qu’à long terme nous enregistrerons une forte croissance”, a affirmé le PDG d’Edenred Jacques Stern, lors d’une conférence de presse.

“Cela dit, et ce n’est pas une surprise, nous avons été touchés cette année par des effets de change très défavorables, et au niveau du résultat d’exploitation, c’est moins 67 millions, soit -18%”, a regretté Jacques Stern.

Les impacts de change, selon le dirigeant, concernent principalement la monnaie du Venezuela, le bolivar, fortement dévalué, “notamment en décembre 2013”, une dévaluation “répercutée sur la totalité de l’année”, et “le real brésilien, qui sur 2013 a baissé de 14%”.

Le bolivar a en fait perdu entre le tiers et les deux tiers de sa valeur par rapport au dollar l’an dernier: le taux de change officiel est passé de 4,3 à 6,3 bolivars pour un dollar il y a un an, puis à 11,3 en décembre dernier pour les transactions sur le marché secondaire (Sicad).

L’Amérique Latine, zone géographique clé

Le bénéfice d’exploitation courant (Ebit) d’Edenred ressort en effet à 343 millions d’euros (-6,4%). Le groupe avait revu à la baisse sa prévision fin décembre pour ce bénéfice dans une fourchette allant de 340 à 350 millions, contre 370 à 390 millions auparavant.

Les investisseurs ont réservé un bon accueil à ces chiffres : vers 12H00 (11H00 GMT), l’action du groupe montait de 2,29% à 22,30 euros, l’une des plus fortes hausses à la Bourse de Paris, dont l’indice CAC 40 gagnait 0,49%. A la clôture de la bourse, le titre chutait de 0,34% à 21,72 euros.

Fort de ses résultats sous-jacents, le groupe proposera à ses actionnaires un dividende en hausse de 1,2% à 0,83 euro par action, “ce qui montre la confiance que nous avons dans l’entreprise”, affirme M. Stern.

Indicateur-clé de l’activité, le volume d’émission (somme de la valeur faciale de tous les titres et chèque émis) a progressé de 2,8% à 17,12 milliards d’euros, grâce aux pays émergents.

“Le bon vieux Ticket Restaurant progresse de 11,7%” et “les nouveaux produits, notamment de gestion de frais professionnels, augmentent eux de 17,3%”, précise le PDG.

Edenred, présent dans 40 pays avec près de 6.000 collaborateurs, réalise 53% de son volume d’émission en Amérique Latine, une zone géographique clé pour le groupe puisqu’elle enregistre aussi les plus forts taux de croissance.

Le groupe “maintient son objectif de conquérir six nouveaux pays entre 2010 et 2016. En 2013, Edenred s’est implanté en Colombie”, a lancé M. Stern.

“Confiant”

Au 31 décembre, le groupe enregistre une marge brute d’autofinancement avant éléments non récurrents de 262 millions d?euros, en progression de 11,5% en données comparables, et en ligne avec l’objectif de plus de 10% par an.

Pour 2014, Edenred s’est dit “confiant” et a confirmé ses objectifs de croissance du volume d’émission dans une fourchette de 8% à 14%. Concernant l’Ebit, le groupe ne communiquera son objectif annuel qu’à la publication des résultats du premier semestre.

Les pays émergents restent leaders, notamment le Brésil, qui enregistre un volume d’émission en hausse de 13,3%, mais l’Europe connaît une reprise.

“Pour la première fois, l’Europe, qui connaissait des niveaux de croissance de 2 à 3% depuis 3 ans, progresse au-delà de 5%, avec un effet important du Portugal et de très belles performances en France”, a ajouté M. Stern.

Le passage au numérique poursuit sa progression à un rythme soutenu, avec un volume d’émission dématérialisé qui atteint 58% en fin d?année, contre 51% à fin 2012. Le but est d’atteindre 75% à 2016.

Initialement prévu pour 2012, le passage au numérique en France, deuxième marché d’Edenred en termes de volume d’émission, a fait l’objet de négociations en 2013 sur son cadre réglementaire et devrait intervenir en avril. Un décret devrait très prochainement être publié.

Né de la scission d’Accor en 2010, Edenred émet des titres de service aux salariés utilisés par 40 millions de personnes dans le monde.