Société Générale en ordre de marche avant son nouveau plan stratégique

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ée du siège de la Société générale à Puteaux le 12 février 2014 (Photo : Eric Piermont)

[12/02/2014 18:13:54] Paris (AFP) Société Générale est en ordre de marche avant la présentation de son futur plan stratégique en mai, après avoir quasiment triplé son bénéfice net et dépassé ses objectifs en matière de solvabilité au terme de l’exercice 2013.

L’an passé, le résultat net de la banque française s’est élevé à 2,18 milliards d’euros (+175%), un niveau strictement conforme aux attentes des analystes, selon le consensus établi par FactSet.

Le conseil d’administration a prévu de proposer un dividende d’un euro par action, versé en numéraire, lors de la prochaine assemblée générale en mai, contre 0,45 euro l’an passé. Le taux de distribution atteint 27%, le groupe visant un taux de 40% en 2014.

Seul bémol aux résultats 2013: le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires) a reculé de 1,2% l’an passé à 22,8 milliards d’euros, un montant inférieur à celui escompté par les analystes (23,05 milliards).

Cette publication a été chaleureusement accueillie par les investisseurs: à la Bourse de Paris, l’action Société Générale a terminé en tête du CAC 40, prenant 4,71% à 46,35 euros, dans un marché en hausse de 0,52%.

Après avoir atteint ses objectifs en termes de solvabilité pour la fin 2013 dès le troisième trimestre, la banque française a encore fait grimper ses ratios en fin d’année et se situe désormais nettement au-dessus des niveaux requis par les normes de Bâle III.

Son ratio de fonds propres “durs” (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) atteint ainsi 10,0%, soit deux points de pourcentage de plus que les exigences bâloises.

Son ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) s’élève lui à 3,5% (contre un niveau de 3% requis), tandis que le ratio de liquidité dit LCR (qui oblige chaque établissement à conserver d’importantes réserves d’actifs faciles à vendre et des liquidités pour faire face à une éventuelle crise) est supérieur à 100%.

Autre preuve de la transformation de la banque, celle-ci a annoncé mercredi avoir fini de rembourser les prêts à long terme (LTRO) consentis par la Banque centrale européenne en 2011 et 2012 pour répondre aux tensions constatées sur le marché interbancaire. Elle n’a jamais toutefois dévoilé quel montant elle avait emprunté.

Nouveau chapitre en 2014

“En 2013, on clôt un chapitre qui montre la pertinence du modèle de Société Générale, qui peut délivrer de la croissance, avec un bilan transformé. En 2014, on ouvre un nouveau chapitre”, a souligné son PDG, Frédéric Oudéa, lors d’une conférence de presse.

Son avenir, la banque française le dessinera le 13 mai en présentant son nouveau plan stratégique, dont l’un des objectifs est une rentabilité des capitaux propres (ROE) de 10% à l’horizon fin 2015. En 2013, cette rentabilité était de 8,4%.

Société Générale a récemment simplifié son organisation autour de trois grands pôles, dont les têtes de pont sont la banque de détail en France, la banque de détail à l’international et la banque de financement et d’investissement.

En France, son PNB a augmenté de 0,9% malgré un environnement économique “difficile” pour un bénéfice net en baisse de 9,9% à 1,16 milliard d’euros.

Le repli du résultat s’explique par la hausse de 23,8% du coût du risque (provisions pour crédits impayés, ndlr) à 1,15 milliard.

La banque de détail en France est le seul des trois pôles du groupe à avoir vu l’an passé grimper ce coût, resté stable à l’échelle de l’ensemble du groupe. Pour 2014, l’établissement au logo rouge et noir s’attend à ce qu’il baisse, sans autre précision.

Société Générale, qui s’est vu infliger une amende de 446 millions d’euros pour manipulation du taux interbancaire Euribor par la Commission européenne fin 2013, n’a pas passé de nouvelle provision pour litiges au quatrième trimestre, sa provision totale restant à 700 millions d’euros.

Sur le seul quatrième trimestre, Société Générale est revenu dans le vert, avec un bénéfice de 322 millions d’euros, nettement supérieur aux attentes (158 millions) contre une perte de 471 millions d’euros un an auparavant.