Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, a déclaré, mercredi, selon la TAP, que la sortie qu’envisage la Tunisie, en 2014, sur le marché financier international, pourrait aider l’économie tunisienne à reprendre sa dynamique, mais ne suffira pas à elle seule de la relancer.
M. Ayari, rencontré à l’occasion du deuxième colloque scientifique international sur “la crise des pays euro-méditerranéens”, organisé par l’Université Centrale de Tunis, a ajouté que la relance de l’économie nationale nécessite, également, l’instauration de la confiance au sein du pays et le maintien de la stabilité politique outre l’impulsion de l’investissement local et étranger et la diversification des sources de financement.
Sur cette dernière question, il a souligné la nécessité de recourir à la finance islamique en tant qu’alternative pour le financement des trésors publiques, d’autant plus que ce type de finances a apporté ses fruits et montré son efficacité durant les récentes crises économiques.
Le gouverneur de la BCT juge également “impératif d’orienter les fonds accordés à l’Etat vers la création de la richesse et non aux dépenses courantes, et ce en impulsant l’investissement local et étranger et les projets à forte valeur ajoutée”.
Par ailleurs, M. Ayari estime que l’UE “n’a pas réagi de la même façon avec laquelle elle a réagi face à des crises rencontrées par d’autres pays tels que la Grèce”.
Il a aussi indiqué que le déblocage d’une nouvelle tranche de 500 millions de dollars du prêt accordé par le Fonds monétaire international (FMI) permettra d’encourager les institutions internationales à contribuer davantage au financement de l’économie tunisienne.
Pour sa part, le président-directeur général de l’Université centrale de Tunis, Slah Ben Turkia, a souligné que “la préservation du rythme des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Union européenne (80% du total des transactions de la Tunisie avec l’extérieur), constitue une nécessité impérieuse quelles que soient les orientations du pays.
Il a fait valoir que la sortie de la crise politique en Tunisie et l’adoption de la Constitution ainsi que l’installation d’un gouvernement indépendant “ouvre la voie devant la relance de l’économie nationale et donne des signes rassurants aux partenaires étrangers ainsi qu’aux bailleurs de fonds”.
Le PDG du Centre d’études en macroéconomie et finance international, Claude Berthomieu, a affirmé, de son côté, que “la Tunisie est parvenue à sortir de l’ornière de la crise” et qu’elle avance “à pas sûr vers le rétablissement de la confiance de l’investisseur en ce pays, ce qui est de nature à améliorer son taux de croissance et à épanouir son économie par rapport à d’autres pays méditerranéens à l’instar de l’Egypte”.
“Un taux de croissance de l’ordre de 4% prévu en 2014 ne suffit pas pour résoudre les problèmes auxquels fait face le pays aujourd’hui, surtout le chômage qui s’est amplifié après la révolution”, a estimé M. Berthomieu.
Ont pris part à cette rencontre, organisée par le Centre des études internationales dans l’économie intégrale et des finances, des responsables, des chercheurs, des universitaires et des experts Tunisiens et étrangers.