«Nwassi wi3tib w baa3dh mi dhiria»… Lorsque l’on veut bâtir des temples en usant de religion, les conséquences ne sont pas souvent celles que nous attendions car tout dépend du génie des architectes. Et ceux qui ont présidé aux destinées de la Tunisie ces dernières années ont été tellement pressés qu’ils n’ont su ni mettre les bases des temples ni en définir les contours…
Le noir commence à virer au rose pour la Tunisie et ce dicton populaire porte tout son sens lorsque l’on sait que notre pays, lequel il y a tout juste un mois peinait à trouver un bailleur de fonds lui accorder le moindre centime, suscite aujourd’hui l’engouement de ses partenaires de toujours, en l’occurrence européens, au point de se voir accorder une seconde chance de se remettre sur pied. Tous les espoirs pour que la situation évolue dans une meilleure direction sont permis. Sans toutefois tomber dans l’euphorie béate dans laquelle nous a plongée l’après 14 janvier 2011.
Ainsi à Bruxelles, Mostapha Ben Jaâfar, président de la Constituante qui a conduit une délégation de parlementaires tunisiens dont Fadhel Moussa, a pu réaliser des avancées en matière de soutien de l’Europe à la Tunisie. Un prêt fut accordé à notre pays, mais toutefois assorti d’une condition: il doit être investi dans les réformes économiques et intégré dans le projet de la (prochaine) loi complémentaire des finances. Le Parlement européen qui vient d’en voter l’accord y tient.
Sur un tout autre plan, Ben Jaâfar, profitant de sa présence à Bruxelles, a sollicité le Premier ministre belge pour convertir les dettes tunisiennes en investissements dans les infrastructures hydrauliques et électriques, ce qui, semble-t-il, a été approuvé.
Ces décisions européennes viennent juste après la promulgation de la nouvelle Constitution de la Tunisie et l’investiture du gouvernement Mehdi Jomaâ.
Ce sont des signes de confiance qui illustrent la volonté des pays occidentaux, USA et Europe compris, de voir l’expérience de transition démocratique tunisienne «réussir». Ne surtout pas perdre la face, préserver l’image des printemps arabes et ne pas bouleverser les plans mis en place depuis des années pour une prétendue démocratisation de la région MENA.
Qu’un exemple au moins réussisse: celui de la Tunisie.
Tant mieux, si cela sert les intérêts du pays.