électronique (Photo : Remy Gabalda) |
[14/02/2014 10:25:12] Lyon (AFP) Filmer avec un morceau de plastique, observer l’infiniment petit à 360 degrés ou améliorer la traçabilité d’un produit au laser: les entreprises ont rivalisé d’ingéniosité au Salon de l’innovation industrielle Enova cette semaine à Lyon.
Pendant deux jours, plus de 130 exposants régionaux et étrangers se sont donnés rendez-vous à cette grand messe technologique, destinée principalement aux professionnels et qui concerne les domaines de l’électronique, de la mesure et de l’optique.
Parmi les centaines d’innovations proposées aux visiteurs, l’invention de la jeune société grenobloise Isorg a attiré l’attention.
Sur son stand de démonstration, une image de Mona Lisa est instantanément reproduite sur l’écran d’un ordinateur tandis que le document est posé sur un film de plastique de quelques millimètres d’épaisseur.
“Pour parler simplement, ce morceau de plastique interactif remplace une caméra et filme. Sur sa surface, on y trouve plusieurs milliers de cellules photoélectriques microscopiques, déposées en couche, qui transforment la lumière ambiante ou la lumière réfléchie par un objet en courant électrique. Ce dernier est ensuite converti en image”, explique à l’AFP Laurent Jamet, cofondateur d’Isorg, pas peu fier d’avoir été primé récemment au salon spécialisé américain FlexTech. Une “formidable” récompense après sept ans de recherche et une quinzaine de millions d’euros investis.
La principale application du procédé pourrait concerner à terme l’imagerie médicale notamment dans la radiologie, précise l’entrepreneur, sous forme de “tablettes mobiles légères” que l’on placerait directement sous le lit du patient à l’hôpital au lieu de le déplacer. D’autres applications dans la numérisation de documents ou la reconnaissance d’empreintes digitales sont entre autres envisagées.
A quelques dizaines de mètres, le tout dernier modèle du microscope numérique à vue rotative de la société Hirox impressionne. Sur un écran restituant la vision de l’appareil que permet une caméra intégrée, un circuit électronique, grossi plusieurs dizaines de fois, est scruté à 360 degrés pour les besoins de la démonstration.
“Le but, c’est de pouvoir observer un objet sous tous les angles sans avoir à le manipuler, ceci avec une focalisation continue. C’est de l’observation en 3D dynamique in situ”, indique Hervé Le Golvan, le représentant Europe de l’entreprise japonaise.
Le concept rotatif, inventé certes il y a une vingtaine d’années, concerne aujourd’hui des domaines de précision comme l’horlogerie -suisse essentiellement- l’aéronautique, l’automobile et même la cosmétique avec -par exemple- l’étude des cheveux dans le cadre de tests de produits. Coût moyen de ce concentré de technologies: 80.000 euros l’unité.
– Gain de temps –
Enfin, la start-up stéphanoise QiOVA a développé une technologie ultra-rapide et de très haute définition dans le marquage laser pour la traçabilité. Il prend en l’espèce la forme d’un QR-Code ou d’un code 2D (tags sur les boîtes de médicaments).
“On va aller plusieurs centaines de fois plus vite en un seul tir instantané ou +flash+ de laser au lieu d’un balayage classique du faisceau”, explique Benjamin Dusser, président de QiOVA et ingénieur-docteur en optique vision.
“Ce sera un gain de temps et d’argent pour l’entreprise qui amortira rapidement l’achat de la machine”, assure le chef d’entreprise qui est en train d’installer de premiers exemplaires sur plusieurs lignes de production de groupes agroalimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques.
Première région industrielle hexagonale, la région Rhône-Alpes accueille aujourd’hui 12 clusters (regroupements d’entreprises du même secteur, ndlr) et 13 pôles de compétitivité dans plusieurs domaines d’excellence comme Techtera (textiles techniques), Arve Industrie (mécanique) ou encore Imaginove (loisirs numériques), selon une publication du salon Enova.
En 2012, l’industrie rhônalpine a réalisé un chiffre d’affaires de 90 milliards d’euros, soit 26% de la production régionale et 12,5% du potentiel national.
Organisé en 2013 à Paris, le salon Enova avait attiré près de 6.000 visiteurs.