é le 14 février 2014, directeur technique de la DGSE, le 7 mars 2011 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[14/02/2014 16:12:14] Paris (AFP) Les grandes oreilles françaises ont un nouveau patron : Patrick Pailloux, directeur général de l’agence de cyberdéfense du gouvernement, a été nommé vendredi en Conseil des ministres au poste stratégique de directeur technique de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Ce brillant ingénieur général des mines de 48 ans, affable et discret est un spécialiste de la protection des installations informatiques de l’Etat. Directeur technique des services de renseignements extérieurs, il va endosser un nouveau rôle, plus offensif et encore plus discret, celui de responsable des interceptions des communications à l’étranger.
Equivalent de la NSA (National security agency) et du GCHQ (Government communications Headquarters), la direction technique de la DGSE n’est pas une agence comme les deux agences américaine et britannique mais la plus importante des cinq directions de la DGSE même si elle est loin d’avoir les moyens financiers et humains de ses deux cousines. La direction technique de la DGSE compte 2.000 personnes, la NSA 55.000 et le GCHQ 6.000.
“Patrick Pailloux va prendre en main une maison très pointue montée par son prédécesseur Bernard Barbier qui a totalement adapté ce service aux défis des techniques de l’information et au traitement des gros flux multimédias”, explique à l’AFP sous couvert de l’anonymat un ancien chef d’un service de renseignements français.
– “Le meilleur choix possible”-
Pour ce spécialiste, Patrick Pailloux était “le meilleur choix possible” pour diriger la direction technique de la DGSE “où il faut traiter de très gros volumes d’informations sur tous les types de médias et ce, le plus rapidement possible car la menace va très vite”, ajoute-t-il.
Les interceptions des communications des groupes jihadistes au Mali, réalisées par la DGSE dans le cadre de la lutte anti-terroriste, avaient permis de déclencher l’opération Serval au Mali le 11 janvier 2013.
Polytechnicien et diplômé de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications, Patrick Pailloux a d’abord dirigé en octobre 2005, la sécurité des systèmes d’information au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) avant d’être nommé en juillet 2009 directeur général de directeur général de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi). Cette agence de cyberdéfense assure un service de veille permanent, de détection, d’alerte et de réaction aux attaques informatiques, notamment sur les réseaux de l’État.
La direction technique de la DGSE gère le budget le plus important de l’agence française de renseignements extérieurs.
Elle est chargée des interceptions de télécommunications à l’extérieur de la France, de l’imagerie satellitaire, de la cryptologie dans le cadre de la lutte anti-terroriste et du soutien technique de l’ensemble de la DGSE.
La direction technique possède l’un des plus puissants super-calculateurs de France avec le CEA. Elle recrute chaque année des informaticiens, des spécialistes des télécommunications et des mathématiciens (cryptologie) de haut niveau.
En février 2013, le préfet Érard Corbin de Mangoux, ex-directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) avait révélé que la DGSE dispose “de l’ensemble des capacités de renseignement d’origine électromagnétique” et “avait développé un important dispositif d’interception des flux Internet”.