La Bourse de Paris, au plus haut depuis 2008, vit au rythme des résultats

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ège de la bourse de Paris (Photo : Thomas Coex)

[15/02/2014 09:54:57] Paris (AFP) La Bourse de Paris, revenue au plus haut depuis 2008, continuera à vivre dans les prochains jours au rythme des publications d’entreprises, en restant attentive à plusieurs indicateurs en Europe et aux Etats-Unis.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 2,65% et terminé vendredi à 4.340,14 points. Depuis le 1er janvier la bourse a gagné 1,03%.

Le marché parisien, qui a progressé lors des neuf dernières séances et retrouvé ses niveaux de clôture de septembre 2008, a regagné la quasi-totalité du terrain perdu fin janvier en raison des inquiétudes entourant plusieurs pays émergents.

“L’attitude de prudence constatée sur les marchés depuis fin janvier s’est estompée cette semaine”, relèvent les stratégistes chez BNP Paribas après le trou d’air lié aux émergents

“Trois facteurs importants ont été réunis au cours des dernières séances”, à savoir la continuité dans la politique de la Fed, plusieurs résultats d’entreprises et la macroéconomie, résume Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet Banque Privée.

Les bons chiffres de la balance commerciale en Chine ont été bien accueillis au regard des craintes du début d’année concernant les émergents.

La semaine prochaine débutera dans le calme compte tenu de la fermeture des marchés américains pour un jour férié lundi, mais sera une nouvelle fois placée sous le signe des résultats d’entreprises.

Une dizaine de groupes du CAC 40 vont publier leurs comptes pour 2013, la plupart en milieu de semaine, avec en particulier Crédit Agricole, Accor, Safran, Technip, Capgemini Danone, Schneider Electric ou encore Kering.

Les dernières publications ne sont “pas du tout catastrophiques”, relève Fabien Laurenceau, économiste chez Aurel BGC. “Il n’y a pas eu de grosses mauvaises surprises”, selon lui. “On peut tirer un premier bilan positif”, renchérit Pascale Seivy, même si elle observe de nombreuses disparités.

Les publications de Total, Société Générale, Pernod Ricard, Legrand, EDF, Publicis, Michelin et Renault ont été saluées. La seule déception notable est BNP Paribas qui a passé une importante provision.

Contrairement au troisième trimestre 2013, les entreprises semblent moins être pénalisées par leur exposition aux émergents, mais “la thématique pourrait revenir au moment des résultats du premier trimestre”, prévient Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC.

“La clé cette année c’est la Chine. Beaucoup d’entreprises sont dépendantes de ce pays qui représente un tiers du PIB des marchés émergents”, selon M. Seivy.

En dehors des résultats, les prochains jours seront marqués par de nombreux indicateurs américains principalement sur l’activité industrielle et l’immobilier. “Les récentes statistiques aux Etats-Unis ne sont pas terribles, mais elles sont analysées comme étant affectées par les difficiles conditions météorologiques”, explique M. Mourier.

Pascale Seivy estime que “les chiffres macroéconomiques américains vont être regardés de près dès qu’on sera sorti de la vague de froid”.

Pour l’heure, “les investisseurs sont persuadés que le changement de politique monétaire de la Fed (Réserve fédérale américaine) va se poursuivre”, sauf changement brutal de la conjoncture, relève M. Mourier. Le discours de la nouvelle patronne de la Fed Janet Yellen devant le Congrès cette semaine n’a fait que confirmer cette impression. La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed la semaine prochaine sera toutefois suivie de près par les investisseurs.

Dans la zone euro, le marché regardera le baromètre ZEW (Zentrum für europäische Wirtschaftsforschung de Mannheim) de la confiance des milieux financiers en Allemagne, mais surtout la première estimation de l’indice PMI d’activité dans la zone euro pour février.

“La reprise reste très graduelle et très modérée”, rappelle M. Mourier, pour qui “on n’est pas à l’abri d’un mois un peu moins bon” en terme d’activité.

Plus généralement, la Banque centrale européenne (BCE) est attendue au tournant en cas de dégradation de l’économie ou de risques de déflation. “Compte tenu des incertitudes sur la zone euro, les discours de la BCE vont peser tout autant voire plus que ceux de la Fed, dont la politique monétaire est plus claire”, selon Pascale Seivy.