Grèce : pas de discussions sur une éventuelle nouvelle aide avant août

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évrier 2014 à Bruxelles (Photo : GEORGES GOBET)

[17/02/2014 17:36:06] Bruxelles (AFP) Les discussions sur un éventuel nouveau programme d’aide pour la Grèce n’interviendront pas avant la fin de l’été, a priori en août, a indiqué lundi le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, ce qui devrait refroidir les attentes des autorités grecques.

“Si le programme actuel est respecté, il y aura des tranches d’aide versées (à la Grèce) d’ici mai (…) Il n’y aura pas d’urgence à parler d’un nouveau programme d’aide pour la Grèce, donc nous parlerons de l’avenir en août”, a-t-il affirmé lundi lors de son arrivée à la réunion de la zone euro à Bruxelles.

“Nous avions toujours dit que nous attendions la publication fin avril des chiffres officiels d’Eurostat concernant l’excédent primaire (de la Grèce). Si un nouveau plan d’aide est nécessaire, cela nous amènera après l’été”, a-t-il indiqué, tout en soulignant que la question serait désormais de “réduire” la dette grecque.

“C’est précisément ce dont nous parlerons après l’été. Comment allons-nous réduire la dette grecque et qui va le faire?”, a-t-il ajouté.

Cette déclaration devrait refroidir les autorités grecques qui espéraient des discussions plus tôt dans l’année sur ce sujet sensible, qui agite beaucoup en Allemagne.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, voulait envoyer à la Grèce “un signal de solidarité” avant le scrutin européen prévu fin mai, mais la chancelière Angela Merkel a mis un frein à ce projet dimanche, selon l’hebdomadaire der Spiegel.

La dirigeante conservatrice a averti le gouvernement grec qu’il ne devait pas compter sur un signal de Berlin quant à un éventuel nouveau plan d’aide avant les élections européennes, alors qu’Athènes misait sur un allègement rapide de sa dette, en vertu d’engagements pris par ses partenaires européens fin 2012.

Les créanciers de la Grèce avaient en effet promis d’aider une nouvelle fois le pays et de se pencher sur la viabilité de la dette s’il enregistrait un excédent primaire budgétaire, ce qui devrait avoir été le cas en 2013.

– La troïka attendue prochainement –

Selon le Premier ministre grec Antonis Samaras dimanche, Athènes a dégagé un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de plus de 1,5 milliard d’euros en 2013, dépassant les exigences de ses prêteurs. Les chiffres officiels seront publiés avant fin avril.

Entre-temps, la Grèce devrait, si tout va bien, recevoir des tranches d’aide de ses prêteurs dans le cadre du programme actuel, ce qui devrait assurer ses besoins jusqu’à la fin de l’été, selon M. Dijsselbloem.

La troïka des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international) devrait rapidement retourner à Athènes et reprendre son examen des comptes du pays.

“Pour l’instant la Grèce doit indiquer à la troïka qu’elle a pris les mesures qui sont prévues dans le programme. Une fois que ce sera fait, la prochaine tranche pourra être déboursée. Ce n’est pas facile pour la Grèce mais le gouvernement (grec) a assuré qu’il respecterait les conditions préalables”, a affirmé lundi M. Schäuble lors de son arrivée à la réunion de la zone euro.

“Il y aura des besoins de financement importants en mai, mais j’ai confiance dans le fait que ce sera gérable”, a-t-il ajouté, tablant lui aussi sur un déboursement avant cette date.

Une source européenne avait récemment évoqué, sous couvert d’anonymat, une possible “décision préliminaire à l’Eurogroupe de mars” sur le déboursement de nouvelles tranches d’aide mais avait prévenu qu’il restait “un travail considérable à faire sur le terrain”.

En échange de mesures draconiennes, la Grèce a déjà reçu deux programmes de prêts de 240 milliards d’euros au total et a bénéficié d’un effacement de dette de 107 milliards d’euros consenti par ses créanciers privés. Malgré ces aides massives, sa dette publique reste à des niveaux insupportables (autour de 175%).