L’avenir de PSA Peugeot Citroën au coeur d’une réunion cruciale

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înes de production du site de Poissy de PSA Peugeot Citroën le 27 janvier 2012 (Photo : Thomas Samson)

[18/02/2014 05:21:22] Paris (AFP) L’entrée de l?État français et du chinois Dongfeng au capital de PSA Peugeot Citroën, l’avenir de sa filiale bancaire et l’arrivée de son nouveau patron sont au menu d’une réunion cruciale du conseil de surveillance du groupe mardi matin.

Les membres du conseil devraient valider un accord non contraignant portant sur une augmentation de capital de trois milliards d’euros à laquelle prendront part les pouvoirs publics et Dongfeng, selon une source proche du dossier. Ce protocole d’entente prévoit que chacun débourse 800 millions d’euros, en échange de 14% du capital du premier constructeur automobile français.

La famille Peugeot verra sa part diminuée de 25,4% à 14% et elle perdra ses droits de vote double qui lui assurent actuellement 38,1% des droits de vote. Le nombre de ses représentants au conseil de surveillance, aujourd’hui de quatre, devrait être réduit à deux et Thierry Peugeot en perdrait la présidence.

L’opération pourrait être portée à près de quatre milliards d’euros par le biais de bons de souscription d’actions (BSA). Ces bons donnent droit de souscrire, pendant une durée déterminée, à des titres dont le prix est fixé à l’avance.

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

– Limiter l’influence –

Une clause prévoit aussi que les trois actionnaires (les Peugeot, l?État et Dongfeng, qui auront donc chacun 14% du groupe) ne puissent pas augmenter leur niveau de participation pendant dix ans, avec pour objectif principal de limiter l’influence de Dongfeng au sein du premier constructeur automobile français qui emploie près de 90.000 salariés dans l’Hexagone.

L’accord final doit être signé fin mars lors de la visite du président chinois Xi Jinping à Paris et une assemblée générale extraordinaire est attendue dans la foulée pour pouvoir déclencher l’opération, selon la même source.

L’organe de surveillance se penchera aussi sur la création d’une coentreprise entre la filiale bancaire de PSA et la banque espagnole Santander. Selon le quotidien économique Les Echos, l’opération permettrait au français de récolter un milliard d’euros. Elle assurerait la solidité de Banque PSA Finance lorsque la garantie publique de sept milliards d’euros dont elle bénéficie prendra fin en décembre 2016, explique le journal.

– Objectif : relance –

Un autre point à l’ordre du jour sera la date de prise de fonction de Carlos Tavares comme patron du groupe, attendue fin mars. L’ex-numéro deux de Renault a fait son entrée début janvier au directoire pour pouvoir boucler le budget 2014. Il doit être nommé mercredi à la tête de la branche automobile, prenant ainsi officiellement en main la gestion de l’opérationnel, tandis que Philippe Varin se concentrera sur le bouclage des négociations avec l?État et Dongfeng.

Toutes ces mesures ont un seul objectif: relancer le constructeur, qui a essuyé une perte nette historique de cinq milliards d’euros en 2012, victime de l’effondrement du marché automobile européen. Il a aussi brûlé trois milliards d’euros de liquidités mais espère avoir divisé ce rythme au moins par deux l’an dernier. Il présentera mercredi matin ses résultats pour 2013.

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ën Automobile le 7 décembre 2014 à Wuhan en Chine (Photo : Peter Parks)

Le constructeur a déjà pris toute une série de mesures pour réduire les coûts et améliorer la rentabilité de ses usines. Son programme intitulé “rebond 2015” doit lui permettre d’économiser 1,5 milliard d’euros à cet horizon. La mesure la plus emblématique a été la fermeture de son site d’Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, ainsi que la suppression en tout de plus de 11.200 postes en France.

Après l’échec de son rapprochement avec l’américain General Motors, il compte sur Dongfeng pour accélérer son internationalisation. Ils possèdent déjà trois usines communes en Chine, réfléchissent à en construire une quatrième et visent aussi le sud-est asiatique.

Selon Le Figaro, PSA envisage également de se doter d’une usine à la lisière de l’Europe de l’Ouest pour construire des petites citadines, une information que M. Varin a confirmé lundi devant des syndicalistes. Le groupe possède déjà un site en Slovaquie.