Tempêtes à répétition : les secteurs les plus touchés

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écrase sur le port de Guilvinec le 14 février 2014 (Photo : Jean-Sébastien Evrard)

[19/02/2014 11:31:51] Brest (AFP) L’exceptionnelle série de tempêtes qui a balayé le nord-ouest de la France depuis l’automne a eu de nombreuses conséquences, que ce soit sur la pêche, l’agriculture, le littoral ou la faune marine, dont le bilan n’est pour l’heure que partiel.

– Pêche:

Les pêcheurs ont été empêchés de prendre la mer. “Depuis le début de l’année, on a perdu l’équivalent de douze jours en mer”, témoigne Soizic Palmer Le Gall, à la tête de l’Armement bigouden, estimant le manque à gagner à 500.000 euros pour cette entreprise du Guilvinec (Finistère) .

Dans le Nord-Pas-de-Calais, même les plus gros chalutiers ne sont pas sortis. “Dans la région, près de 900 marins ont été immobilisés pendant quatre semaines. On estime que le temps de travail y a été réduit de 40%”, explique Pierre-Georges Dachicourt, président de l’Union nationale des syndicats des marins-pêcheurs.

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êcheurs français à Roscoff le 7 janvier 2013 (Photo : Fred Tanneau)

Les pêcheurs touchés, c’est toute la chaîne qui a souffert. La situation est “catastrophique” pour les mareyeurs, assure Pierre Labé, président de l’Union nationale de la poissonnerie française. “On s’attend à une perte de 35 à 40% du chiffre d’affaires, et si ça continue beaucoup vont mettre la clef sous la porte”.

– Agriculture:

Outre les dégâts matériels provoqués par les chute d’arbres sur les installations agricoles, l’extraordinaire pluviométrie a pénalisé maraîchers, éleveurs et céréaliers.

Les légumes ont pourri et les semis n’ont souvent pas pu être faits. “Ca va être un gros problème quand on va arriver en mai ou juin car il n’y aura pas de produits à vendre”, assure André Sergent, président de la Chambre d’agriculture du Finistère.

Du côté des productions sous serre, la facture est salée. La coopérative bretonne Savéol, numéro un de la tomate en France, a comptabilisé 20 sites de production endommagés sur un total de 130.

Les cultures de céréales d’hiver (blé, orge, seigle…) ont souvent été noyées. “Il y aura des pertes, qui ne sont pas chiffrables pour l’instant, mais qui sont évidentes”, assure André Sergent.

Bien qu’à l’abri dans les étables, les animaux ont souffert de problèmes sanitaires en raison de la forte humidité. Les vaches laitières ont pu avoir des infections au niveau des mamelles, empêchant la commercialisation de leur production.

– Communes:

Les communes tirent la sonnette d’alarme en raison des dégâts provoqués par la houle sur le trait de côte ou à la suite des inondations. La petite commune de Kerlouan, dans le Finistère, estime les dégâts à un million d’euros.

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é dans une digue à Anglet le 6 février 2014 (Photo : Gaizka Iroz)

Les maires des communes littorales bretonnes s’inquiètent du transfert à venir de l’Etat des ouvrages de prévention des inondations et des submersions. “L’ampleur des dégâts déjà constatés laisse présager une lourde charge financière de remise en état”, indiquent les quatre associations de maires de Bretagne.

Plusieurs communes de Vendée, Loire-Atlantique et Morbihan ont vu arriver sur leurs plages des boulettes d’hydrocarbures, provenant vraisemblablement de fonds anciens.

Toujours en raison de la forte houle, un cargo espagnol s’est encastré dans une digue à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), se coupant en trois et entraînant une fuite de quelque 20 tonnes de carburant.

– Faune marine

Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), plus de 11.000 oiseaux, dont 8.000 macareux moines, se sont échoués sur tout le littoral atlantique. “C’est un échouage d’une ampleur qu’on n’a jamais connue en France”, indique l’ornithologue Nicolas Gendre. Selon lui, “les vents et la forte houle” des tempêtes successives “ont empêché les oiseaux de pêcher correctement et de se nourrir”.

-SNCF

De nombreuses lignes ferroviaires ont été coupées en raison notamment des arbres qui se sont couchés sur les voies. Lors de la dernière tempête, Ulla, quelque 250 km de doubles voies et 280 km de voies uniques en Bretagne ont été coupées.

– ERDF

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ès une tempête à Landevennec le 15 février 2014 (Photo : Jean-Sébastien Evrard)

Electricité Réseau Distribution France a été particulièrement mobilisé pendant ces tempêtes, qui ont pour la seule Bretagne laissé au plus fort près de 300.000 personnes sans électricité. La compagnie a pris en charge dans la région plus de 3.400 nuitées et autant de repas pour les personnels venus en renfort.

Dans toute la France, Ulla a engendré un coût supplémentaire évalué entre 7 et 10 millions d’euros, selon ERDF, qui a déployé 1.000 personnes à temps plein sur le terrain et deux hélicoptères pour évaluer les dégâts. Une centaine de poteaux cassés ont été changés, une centaine de groupes électrogènes mis en ?uvre.